Regards photographiques 1938-1947
Avec l'exposition ”Louvre pendant la guerre. Regards photographiques 1938-1947”, du 7 mai au 31 août 2009, le Musée du Louvre dévoile un pan de son histoire : sa vie durant la seconde guerre mondiale.
56 photographies retracent l'évacuation puis la réinstallation des oeuvres.
L'exposition propose de découvrir, autour de 56 photographies, la vie du musée du Louvre pendant la Seconde Guerre mondiale. Réunissant des clichés français et allemands souvent inédits pris entre 1938 et 1947, elle apporte un regard nouveau sur la période de l'évacuation puis de la réinstallation des oeuvres durant cette période.
Deux découvertes importantes seront présentées au public pour la première fois : le fonds du photographe Pierre Jahan acquis par le musée en 2005 et un ensemble de photographies, trouvé en 2004 dans les archives de la ville allemande de Coblence, montrant le « séquestre du Louvre » : des salles du palais réquisitionnées par les nazis pour trier les biens pillés dans les grandes collections d'amateurs d'art juifs.
D'autres images, prises par les agences de presse ou des photographes professionnels et amateurs des années 40, viennent mettre ces photographies en contexte.
Le Louvre entre 1938 et 1940
Dès 1938, les menaces de guerre enclenchent une vaste opération d'évacuation des collections publiques. Les dépôts choisis pour les oeuvres d'art sont des châteaux, isolés dans la campagne et éloignés d'ouvrages stratégiques, échappant ainsi à la menace des bombardements.
Dès le 28 août 1939, La Joconde quitte le Louvre et le 3 septembre, après la déclaration de guerre, la décision est prise : les oeuvres les plus précieuses doivent partir dans la journée.
Des oeuvres en voyage
Empaquetés dans plusieurs centaines de caisses, sculptures, objets d'art et 3690 tableaux prennent la route. Ce voyage exige toute une logistique (emballages et camions réquisitionnés) que l'on découvre au travers des photographies exposées.
Trente-sept convois vont bientôt être mêlés à la foule de l'exode... C'est aussi l'occasion de regarder, avec une proximité inédite, des icônes du musée soudain descendues de leur piédestal : la Victoire de Samothrace avant qu'elle ne rejoigne le château de Valençay, la Vénus de Milo ou La Joconde qui après Chambord sera déplacée à Louvigny, à l'Abbaye de Loc Dieu, au musée de Montauban et enfin à Montal
avec les autres peintures du Louvre.
C'est Jacques Jaujard, alors directeur des musées de France qui dut veiller sur les déplacements des dépôts sans cesse menacés par les mouvements de la guerre.
La réouverture du musée sous l'occupation allemande
Mais le Louvre pendant la guerre, c'est aussi un palais au coeur d'une capitale qui connaît l'une des occupations les plus longues et les plus dramatiques de son histoire. Les autorités allemandes, désireuses de relancer l'activité culturelle à Paris, ordonnent la réouverture du musée dès le mois de septembre 1940. Cette ouverture partielle est purement symbolique et les photographies dévoilent un dédale de salles abandonnées et une signalétique en allemand. Les signes de la guerre
sont partout : transformation des jardins en potager, dommages
causés par des bombardements proches ou par les combats dans
Paris à la Libération.
Le Louvre, témoin du pillage des oeuvres d'art
Cinq images historiques et inédites retrouvées dans les archives de l'Allemagne Fédérale à Coblence montrent des oeuvres des collections appartenant à des familles ou à des marchands d'art juifs, soigneusement emballées, avant leur départ pour l'Allemagne. La scène se déroule dans les salles des Antiquités orientales réquisitionnées par les nazis et rapidement inaccessibles au personnel du musée.
Après l'extension des dépôts au Jeu de Paume, le « séquestre du Louvre » perdure et Jacques Jaujard ne parvient pas à empêcher le transfert vers le Reich des tableaux saisis.
Le Louvre après la guerre : un musée transformé
Après la Guerre, un nouveau Louvre, transformé par de grandes campagnes de travaux, réouvre peu à peu ses portes entre 1945 et 1947. Et, grâce à la compétence et à la ténacité des hommes chargés de la sauvegarde des biens culturels, les grands chefsd'oeuvre rejoignent, pratiquement indemnes, le palais.
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