Les Français sont-ils fidèles ? Oui, mais... pas toujours. Une étude de TNS Sofres
La majorité des Français se dit attachée à la notion de fidélité. Par principe car quand on aime, on se respecte. Mais les 50-60 ans sont les plus permissifs. Voici les principaux extraits de la synthèse de l'enquête, réalisée par TNS Sofres.
Les Français sont-ils fidèles? Il semble que oui. C'est en tout cas ce que déclarent plus de 2/3 d'entre eux (71%), qui disent n'avoir jamais été infidèles au cours de leur vie.
La fidélité est d'abord une question de principe : quand on aime et qu'on respecte l'autre, on ne conçoit pas de le tromper. Même en étant assuré que l'infidélité ne sera jamais révélée : moins d'un Français sur 4 se laisserait alors tenter.
Face à l'infidélité, les réactions sont partagées : faut-il pardonner ? Quitter l'autre ? Ces questions divisent l'opinion : la moitié se disent prêts à pardonner. Pourtant, ils sont 57% à préférer quitter leur conjoint dans ce cas-là.
Mais qu'est-ce que l'infidélité? Pour la majorité (2/3 des Français), cela commence avec un acte (embrasser ou plus) et pas avant : draguer, fantasmer n'est pas considéré comme tromper.
Dans la pratique, les 29% qui avouent avoir déjà trompé leur partenaire l'ont fait pour des raisons très variées : pour revivre les débuts d'une nouvelle relation, pour tenter une nouvelle expérience ou par frustration.
Si la moitié ont été séduits par un ou une inconnue, les 2/3 ont déjà trompé leur conjoint(e) avec une personne de leur propre entourage -ex ou ami(e).
En commun, ils l'ont en grande majorité fait sans regret, même si leurs expériences se limitent bien souvent à 1 ou 2 partenaires. Seuls 18% d'entre eux avouent plus de 5 maîtresses ou amants dans leur vie (soit 5% de la population). En moyenne, les personnes qui déclarent avoir été infidèles affirment avoir eu entre 4 et 5 amants ou maîtresses (les hommes plutôt 6, les femmes un plus de 3).
Les jeunes plus idéalistes
Plus idéalistes ou plus radicaux, les jeunes ont une conception bien plus stricte de la fidélité. Ils sont moins tolérants sur la définition de l'infidélité qui commence pour eux avec le fait d'embrasser quelqu'un d'autre, voire avant, dans le fait de draguer ou de s'inscrire sur un site de rencontres.
Les jeunes ont également beaucoup plus de mal à assumer l'infidélité. Ils sont beaucoup plus nombreux à regretter leur acte et à culpabiliser.
Il faut dire que cette exigence envers eux-mêmes est entretenue par
ce qui les anime et les conforte dans la fidélité: les valeurs de l'amour, du respect de l'autre, de la morale et de la religion.
lls attendent de leurs partenaires la même droiture et la même conception du couple. Pour eux, la faute doit être avouée mais n'est pas pour autant pardonnée. Ils sont bien plus nombreux que leurs aînés à déclarer qu'ils quitteraient leur conjoint(e) s'ils apprenaient que celui-ci ou celle-ci leur avait été infidèle.
Les moins jeunes : des pragmatiques
En matière de fidélité dans le couple, le temps qui passe ne favorise pas vraiment la sagesse, mais contribue, au contraire, à multiplier les occasions... et le passage à l'acte. Les 50-60 ans sont bien plus nombreux à avouer avoir déjà été infidèles. Notamment dans le milieu professionnel, avec un ou une collègue ou au cours d'un déplacement professionnel.
D'où une vision moins illusionnée et plus réaliste du couple. Ils se montrent nettement plus permissifs, 52% ne considérant pas que l'on puisse parler d'infidélité sans acte sexuel. De même, leur(s) infidélité(s) passée(s) sont plus largement assumées. Au détriment même parfois de la sécurité, puisqu'ils sont 70% à avoir déjà eu des rapports non protégés dans le cadre de leur infidélité.
Plus pragmatiques, et peut-être plus conscients de leurs failles, ils se disent plus tolérants et compréhensifs. Ils ne prônent pas l'aveu de l'infidélité à tout prix. Et quand bien même ils apprendraient avoir été trompés, cela n'entraînerait une rupture que pour 43% d'entre eux. Ils sont d'ailleurs presque les 2/3 à penser qu'ils pourraient pardonner.
Les femmes agissent par sentiment
L'égalité des sexes semble avoir fait ses preuves puisque hommes et femmes avouent leur infidélité dans les mêmes proportions. 30% des hommes et 27% des femmes disent avoir déja trompé, et sans regret.
Toutefois, ce qui les pousse à agir n'est pas de la même nature. Les hommes se distinguent par leur recherche d'une expérience inédite et interdite, de l'assouvissement de leurs fantasmes, ou par leur moindre résistance à la tentation après avoir bu ou consommé des substances illicites.
Les femmes, quant à elles, agissent avant tout pour des raisons sentimentales, par romantisme. L'infidélité, pour elles, n'est pas aussi intrinsèquement liée à la sexualité. Tromper, d'ailleurs commence bien avant l'acte sexuel selon elles.
On note sur ce point de très nettes différences dans la pratique de l'infidélité entre hommes et femmes. Plus nombreux à associer l'infidélité au passage à l'acte, les hommes ont également davantage de maîtresses (ou d'amants), dans des lieux moins conventionnels (comme la voiture). Et ils ont plus facilement des rapports non protégés.
Finalement, ces différences dans l'infidélité dénotent des conceptions du couple bien distinctes. En témoignent d'ailleurs les raisons de la fidélité. Si les femmes sont en grande majorité fidèles par amour ou par principe, les hommes sont, quant à eux, plus nombreux à être fidèles par défaut, par manque d'opportunités ou par peur des conséquences. D'ailleurs, il suffirait à la moitié d'entre eux d'être sûrs de ne pas être pris pour céder à la tentation ! (quand les femmes s'en tiennent davantage à leurs principes).
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