Un sondage Ifop pour Ouest France
Quarante ans après, l'héritage de Mai 1968 est largement approuvé par les 18-40 ans.
73% d'entre eux estiment que les événements de cette période ont eu des conséquences positives pour la France. L'ensemble de la population est unanime. Même si le clivage gauche-droite vérifie que l'héritage demeure plus ancré à gauche (respectivement 88% pour la gauche et 66% pour la droite).
Ce jugement ouvertement positif montre que la distance aux événements rend l'image plus positive en estompant quelque peu la violence de cette période et en permettant une prise en compte des conséquences à long terme.
Si une grande partie des interviewés perçoit mai 1968 comme une crise de civilisation, les 18-40 ans estiment que les changements apportés par ce mouvement ont été importants avant tout pour les moeurs et la sexualité. Mais aussi dans les rapports hiérarchiques en entreprise et entre parents et enfants.
Un symbole plus fort pour les femmes
Dans les rapports homme-femme, le regard respectif des deux
sexes diffère nettement : pour les femmes de 18-40 ans, Mai 1968 conserve un poids symbolique dans l'histoire de l'évolution de la condition féminine au XXe siècle.
Les cadres insistent beaucoup sur les changements sociétaux (parents-enfants, moeurs et sexualité) tandis que les ouvriers préfèrent retenir les avancés sociales obtenues dans l'entreprise.
Du côté des valeurs transmises aux 18-40 ans par leurs parents, qui constituent la génération des « soixante-huitards », l'autorité (20%) et surtout l'éducation (31%) apparaissent comme des valeurs toujours cruciales. La preuve que Mai 1968 n'a pas effacé toutes les traces de l'éducation dite traditionnelle. Cela est particulièrement vrai chez les personnes de 18 et 35 ans qui ont eu des parents jeunes adultes au moment des événements de Mai 1968.
A croire que l'éducation donnée à leurs enfants par cette génération n'a pas été totalement catastrophique !
Lire aussi: 3 jeunes femmes témoignent sur leur héritage de mai 68
La suite du dossier:
- « Témoignage sur Mai 68 - Et bilan sur son héritage » par Jean-Yves Jezequel, psychanalyste
- Quelques réflexions d'une soixante-huitarde de vingt ans de Lyne Cohen-Solal, conseillère municipale, adjointe au maire de Paris
- « Avoir vingt ans à Nanterre La Folie » de Gisèle Prévost
- Les témoignages 40 ans après, de ceux et celles qui ont vécu cette période
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