Jusqu'au 20 avril 2013
Deuxième exposition personnelle en France, à la galerie Zürcher, de Pushpamala N. (née en 1956), artiste originaire de Bangalore où elle vit. Photographe, cinéaste, connue pour ses positions 'féministes' en Inde, elle réalise des performances qui constituent essentiellement le support de son œ,uvre.
L'artiste se met en scène sous diverses identités : une démarche d'appropriation qui fait penser aux incarnations multiples de Cindy Sherman, version indienne. Son répertoire interprète tantôt les rôles sociaux de la femme en Inde, tantôt revisite la dramaturgie historique et religieuse propre à la culture indienne. Ici, Pushpamala joue un drame passionnel inspiré par l'épopée du Ramayana.
L'histoire est la suivante : le dieu Rama a été banni de son royaume suite aux machinations de sa belle-mère Kaikeyi qui veut mettre son propre fils sur le trône. Sa femme Sita et son frère Lakshmana le suivent dans son exil au cœ,ur d'une forêt sauvage. Quatorze ans plus tard, Surpanakha, la déesse démoniaque gardienne de la forêt, prend la forme d'une séduisante jeune femme pour attirer les jeunes princes mais ceux-ci s'en moquent et alors que dépitée et furieuse elle plonge pour attaquer Sita, elle est sévèrement punie par Lakshmana. Blessée, Surpanakha s'adresse à son frère le puissant roi démon Ravana et pour se venger l'incite à violer la princesse Sita.
Pushpamala incarne successivement les scènes 'clés' du Ramayana en neuf ' tableaux ' photographiques et une vidéo. Elle puise dans le langage de formes du théâtre et du cinéma indiens à leurs débuts, utilisant des costumes et des décors hybrides qu'elle considère comme la première expression de l'époque moderne : ' Je me réfère aux peintures d'histoire de Ravi Varma qui datent de la fin du XIXe siècle, mais aussi à L'Enlèvement des Sabines de Poussin, au Cauchemar de Füssli comme aux premiers films ethnographiques et aux films d'animation ou encore au cinéma du premier réalisateur indien Dadasaheb Phalke. J'utilise un éclairage expressionniste pour rendre compte du caractère psychologique du drame qui se joue. Ainsi la vidéo qui présente la princesse Sita chassée par le démon Ravana est comme le fragment d'un rêve ou d'un cauchemar à répétition. '
A voir, jusqu'au 20 avril 2013, du mardi au samedi de 12h à 19h à la Galerie Zürcher, 56, rue Chapon 75003 Paris. Tél. : 01 42 72 82 20 & www.galeriezurcher.com
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