La mort de Jean Ferrat

Une Histoire de la Chanson française, par Philippe Chauveau

Jean Ferrat vient de quitter définitivement la scène. Sa mort tourne une page du long et beau chapitre des chanteurs poètes qui ont fait le bonheur de générations d'amoureux de la chanson.
C'est pour eux aussi que les éditions de l'Amandier viennent de publier 'Une histoire de la chanson française', signée par Philippe Chauveau.

Jean Ferrat
1965, le 10 janvier, Jean Ferrat entre en vedette à l'Alhambra , le 29 décembre il en va de même à Bobino. Il atteint l'apogée d'une carrière, commencée une douzaine d'années plus tôt.

Dans son Histoire de la Chanson française. qui vient de paraître aux Editons de l'Amandier, Philippe Chauveau raconte le parcours de cet homme que rien ne prédestinait à la musique et la chanson. Sauf sa passion pour les les mots, la musique et les hommes

Philippe Chauveau
En cette année-là, rappelle Philippe Chauveau, '...l'auteur est sur toutes les lèvres. Outre Aragon, qu'il ne cesse de mettre en musique (Heureux celui qui meurt d'aimer, Que serais-je sans toi, Nous dormirons ensemble. Un jour,un jour), du film la Vieille dame indigne, viennent de sortir deux chansons déferlantes sur les ondes :

-Ils quittent un à un le pays
-Pour s'en aller gagner leur vie

-Quand une vie se résume
-En millions de pas dérisoires,
-Prise comme marteau et enclume
-Entre une table et une armoire.

Simplicité, charme paisible, voix chaude et musicale, prosélytisme anti-bourgeois, engagement, les commentateurs de l'époque placent d'emblée Ferrat 'aux côtés de Brel, Brassens, Aznavour'.

Retiré à Antraigues depuis une trentaine d'année, Ferrat a toujours revendiqué sa liberté, refusé les conventions et les compromissions. En 1995 il boucle son cycle musical avec 16 textes inédits qu'il a mis en musique : 'Nouveaux Poèmes d'Aragon'.

Philippe Chauveau est comédien et chanteur. Défenseur des arts de la scène il a notamment publié Les théâtres parisiens disparus. L' Histoire de la Chanson française retrace le parcours de la chanson des origines aux années 1970.

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Par Elsa Menanteau