Jules Chéret, l’esprit de grâce

Jules Cheret n'avait pas été exposé depuis 1933. Le Palais Lumière d'Evian répare cette injustice en proposant un aspect méconnu de l'artiste : ses dessins et ses peintures.

Pionnier de l'affiche lithographique, Jules Chéret est né dans une famille d'artisan en 1936. Son père, ouvrier lithographe le fait entrer à l'âge de 13 ans comme apprenti chez un lithographe pour dessiner des lettres. Après des études à l'école nationale du dessin (devenue l'école des arts décoration), il fonde en 1886 sa propre imprimerie et met en pratique la lithographie en couleur. Ses deux premières affiches en couleur sont un grand succès. La première partie de l'exposition au Palais lumière d'Evian est justement consacrée à ces grandes affiches publicitaires qui ont fait la renommée de l'artiste. Certaines sont présentées avec des maquettes préparatoires à la gouache, ce qui permet de comprendre le cheminement de la création.

Le reste de l'exposition est consacré au travail moins connu de l'artiste : quelque 120 tableaux à l'huile et ses dessins aux pastels. C'est ainsi que l'on découvre des portraits, des allégories, des personnages de la comédia dell' arte. Exécutés d'après des modèles, les dessins sont souvent des études préalables aux compositions futures et aux décorations murales.

Tous en mouvement, Jules Chéret cherche à saisir l'attitude des personnages. Les traits sont nerveux, parfois même crispés.
Chaque matin, Chéret dessinait ses modèles qu'il habillait de culottes, déguisements de bergers ou de mezzetins. Tous les personnages étaient consignés et constituaient ainsi un répertoire dans lequel il pouvait puiser.

En 1889, c'est la consécration. Il expose ses affiches, croquis et reçoit la médaille d'or de l'exposition universelle.

Il va par la suite s'engager dans une nouvelle voie : la peinture murale. En 1900, il peindra le rideau de scène du musée Grévin.

Par Laure Menanteau