Du 3 mars au 5 avril 2009 au Théâtre de l'Ile Saint-Louis à Paris
Le comédien Gérard Etienne a adapté pour le théâtre un texte d'Hermann Hesse, Iris, un conte initiatique drôle et émouvant sur la quête du bonheur. Dans une langue contemporaine simple et sans fioritures, ce nouveau spectacle nous embarque pour un voyage merveilleux.

Conte merveilleux ou histoire zen, IRIS d' Hermann Hesse est un condensé de ce qui fit la réputation mondiale du prix Nobel de littérature. On y retrouve son amour passionné de la nature, la quête de sa propre et véritable identité, avec ses crises existentielles, le passage par une vie d'errance et la recherche d'une activité purement spirituelle.
Seul en scène, le comédien Gérard Etienne conjugue l'art du conteur et celui de l'acteur. Il s'agit d' “être” en scène, de faire imaginer, de “toucher”, dans la simplicité et la présence vibrante de la voix et du corps. Deux créateurs de talent l'ont accompagné dans ce travail, le sculpteur Marc Guillermin, avec un décor contemporain et épuré donnant l'impression du temps qui passe. Le costume, dans la même perspective décalée, est réalisé par le couturier Eymeric François.
Il était une fois...
Anselme a passé son enfance dans le jardin maternel, sorte de Jardin d'Eden, accompagné de l'une de ses fleurs les plus mystérieuses, l'iris, dont le secret le connectait au cosmos. A la puberté, passage si important et si difficile s'il n'est pas guidé -on notera l'absence du père dans cette histoire-, l'adolescent traverse une crise d'identité qui va le mettre en rupture et casser l'état de symbiose avec le jardin, l'iris, la nature.
En l'absence d'un guide pour accompagner ses transformations physiques, émotionnelles et mentales, le jeune homme va convertir sa quête intérieure en conquêtes extérieures: possession des femmes, du savoir, recherche de la réussite sociale... Anselme va suivre le chemin habituel des hommes, devenir un homme d'apparences, profondément coupé de lui-même et de ses émotions.
Après la crise de l'enfance, Anselme va connaître, en écho, une seconde crise tout aussi profonde. Il va se rendre compte, au sommet de sa réussite sociale, que son désir de bonheur est toujours insatisfait. Il lui manque, croit-il, encore “quelque chose” à posséder: une femme, une épouse.
Sur sa route, la mystérieuse Iris va de nouveau être présente, cette fois sous l'apparence d'une femme, portant le même nom que la fleur, nom signifiant “l'envoyée des dieux”.
Cette dernière, tel un maître zen, va donner une magnifique leçon de vie à Anselme. Elle va l'obliger à partir à la recherche de lui-même, à retrouver ses souvenirs d'enfance, sa mémoire perdue. A la manière des contes taoistes, Iris disparaîtra, Anselme n'ayant plus besoin d'elle pour accomplir son oeuvre, étant “sur la voie”.

Herman Hesse, un écrivain toujours d'actualité
Alors que les crises assombrissent notre monde, crises monétaires, industrielles, mais aussi crises des mentalités, certains êtres arrivent à éclairer les situations, donnant des directions et des réponses aux difficultés de l'époque. Hermann Hesse est de ceux-là.
La crise est un sujet qu'il connaît bien. Crise personnelle, existentielle, physique, psychique, crise du couple, crise de l'écrivain, mais aussi crise de la société et de la guerre. Il n'a pas cessé, sa vie durant, d'être “protestant”, c'est-à-dire en quête d'une vérité authentique, n'hésitant pas, pour être fidèle à ses aspirations intérieures, à remettre en cause : religion familiale, patrie, vie bourgeoise, réussite littéraire... Chacune de ces situations étant pour lui, à chaque fois, extrêmement conflictuelle, déstabilisante et douloureuse.
Pacifiste, humaniste, authentique, Herman Hesse a été reconnu comme l'un des plus grands écrivains de langue allemande du XXe siècle. Ironie de l'histoire, celui que sa famille condamnait en tant qu'adolescent “fou”, a reçu le prix Nobel de Littérature en 1946. Homme de conviction, il a su être seul contre tous et contre tous avoir raison. Celui sur qui toute l'Allemagne avait craché, pour ses positions non-violentes, respectueuses et humaines durant les deux dernières guerres mondiales, est devenu un phare éclairant puissamment, non seulement la jeunesse déboussolée de son pays, mais aussi l'Europe, l'Amérique et bien au-delà. Les romans de cet homme épris de nature, d'authenticité, de sagesse, questionnant sans cesse l'éducation, ont su toucher le cœ,ur de plusieurs générations, guidant et inspirant les uns et les autres. Un peu plus de cinquante ans après sa mort, son message est toujours et plus que jamais d'actualité.
*Parmi les plus connues de ses œ,uvres, citons Siddhartha, Le loup des steppes, Narcisse et Goldmund, Le jeu des perles de verre.
*Théâtre de l'Ile Saint-Louis Paul Rey, 39 quai d'Anjou 75004 Paris Réservations: 01 46 33 48 65. Représentations du 3 mars au 5 avril 2009 (sauf 7 et 8 mars). Mardi au samedi: 21 h Dimanche: 17h30. Durée du spectacle: 1h10. Tarifs : de 10 à 15 €
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