Le couple est un merveilleux sujet de spectacle. Qu'il soit célèbre comme Sacha Guitry et Yvonne Printemps ou Adam et Eve et tous leurs descendants dans Ring.
Du bon et du moins inspiré. Au choix.
Au théâtre Rive Gauche, Martin Lamotte et Claire Keim sont
The Guitry's. Ils incarnent le couple explosif Sacha Guitry, l'auteur mysogine amoureux des femmes et Yvonne Printemps, la chanteuse et comédienne, l'amoureuse des hommes et de la vie.
Guitry, aux prises avec les huissiers, se réfugie au théâtre pour écrire une nouvelle pièce. Il se sépare de Jacqueline Delubac. Il raconte alors, au régisseur et vieux complice, ses amours tumultueux avec celle qui compta dans sa vie, la fantasque Yvonne Printemps.
Le spectacle est plaisant, joyeux, enlevé et aussi émouvant. On rit beaucoup aux saillies connues ou moins connues du génial Guitry dont chaque phrase est truffée d'esprit et d'esprit de répartie. Martin Lamotte incarne avec justesse le rôle pourtant marqué de l'auteur de Faisons un rêve.
Claire Keim a de la gouaille, de la fraîcheur et une voix claire et chaleureuse. On croit à leur couple et le temps passe très vite en compagnie de ces deux monstres sacrés.
La mise en scène de Steve Suissa est pleine d'inventivité et tire avantage du plateau compliqué du Rive Gauche. Il faut dire qu'il le connait bien.
J'ai passé une bonne et joyeuse soirée. Que du bon.
Au Petit St Martin, Audrey Dana et Sami Bouajila, incarne le couple. Tous les couples, à commencer par Adam et cette chère Eve qui s'ennuie.
Dans une scénographie contemporaine au pan incliné blanc sur lequel des projections font office de décor, des saynètes se succèdent. Ce sont des flashs, des instantanés de la vie de couples différents. Ils s'aiment, se disputent, s'usent, se rabibochent...Il n'y a pas de chute, ce ne sont pas des sketchs. Il n'y a pas vraiment d'histoire et pas vraiment de message.
Les comédiens donnent de leur personne, enchaînent à un rythme effréné, répliques et changements de décor dans une mise en scène inventive.
Audrey Dana est parfaite dans tous ses rôles. Ici encore elle donne de la chair, de la fantaisie ou de la profondeur à ses personnages. Sami Bouajila tantôt faux, tantôt juste, lui donne une réplique inégale.
On regarde le spectacle, on y sourit parfois. Je suis restée spectatrice sans jamais me sentir concernée, ni bousculée ou interpellée par un texte quelquefois maniéré. Et à la fin, le temps a passé.
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