Philippe Pelletier, président de l'Anah, chargé de la mise en oeuvre
Philippe Pelletier vient d'être chargé par Jean-Louis Borloo d'accompagner la mise en œ,uvre du Grenelle de l'Environnement dans les logements existants. Le président de l'Anah (Agence Nationale de l'habitat) a présenté sa mission et les premiers chantiers ouverts, lors d'un petit déjeuner organisé le 4 septembre par l'Ajibat
*Association des journalistes du bâtiment
. L'incitation avant l'obligation, telle est sa démarche pour développer la rénovation énergétique des logements existants.
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Si l'on se réfère au secteur du bâtiment, c'est en quelque sorte une mission d''entrepreneur général' qui est confiée à Philippe Pelletier. Un entrepreneur général qui serait chargé de veiller sur la coordination et la cohérence des démarches des organismes, publics ou privés, parties prenantes à la rénovation énergétique des logements (Anah, Ademe
* Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
, CSTB
*Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
...). Pas simple ! Philippe Pelletier qui préside le comité opérationnel habitat durable du Grenelle, mesure l'ampleur de cette mission 'd'ensemblier', comme il la nomme.
Première difficulté : l'hétérogénéité des populations auxquelles on s'adresse, des bâtiments concernés (date de construction, copropriétés en milieu industriel, rural, localisation, etc.), des techniques à mettre en oeuvre. Deuxième difficulté : les coûts des travaux et leur évolution dans le temps 'Nous réfléchissons à des moyens qui permettraient d'obtenir des économies de masse', indique Philippe Pelletier. Autre élément de complexité : les difficultés pour appréhender la réceptivité du corps social à ce mouvement de rénovation énergétique de l'existant. Le Président de l'Anah est cependant confiant sur ce dernier point 'je pense que la sensibilisation au développement durable est de plus en plus grande et que chacun prend conscience qu'il faut agir vite en sa faveur.'
L'incitation avant l'obligation et quatre chantiers ouverts
La mise en œ,uvre du Grenelle de l'Environnement comporte deux volets : les économies d'énergie et la lutte contre l'effet de serre. Selon le moment, l'un ou l'autre sera privilégié. Pour l'heure le premier est une priorité pour le bâtiment, le second pour les transports. Philippe Pelletier a expliqué que la démarche de rénovation énergétique des bâtiments se fera d'abord par l'incitation afin d'entrainer l'adhésion du corps social, puis par l'obligation.'Il ne faut pas perdre de temps, insiste le président. Le mouvement de rénovation énergétique de l'existant est lancé, les outils pour le concrétiser sont à construire'.
Quatre chantiers s'ouvrent maintenant, ils concernent :
- Le diagnostic de performance énergétique (DPE) des bâtiments. Il s'agit de l'améliorer pour qu'il devienne un outil d'accompagnement efficace de la rénovation énergétique du parc existant. Une mesure avant et après la réalisation des travaux est envisagée.
- Une garantie de performance. L'idée est de construire cette garantie comme il existe une garantie décennale dans le neuf.
- Le développement de la solvabilité des ménages. Le but : favoriser la réalisation d'un 'bouquet de travaux' permettant d'améliorer véritablement la performance énergétique du bâtiment. Aussi, au-delà de l'éco-PTZ plafonné à 30 000 euros et à 300 euros/m2, ouvert à tous, il est acquis que le crédit d'impôt pour l'isolation des combles et des murs prendra en charge les frais de main d'œ,uvre. 'Progressivement, le crédit d'impôt baisserait et son enveloppe - 2 milliards d'euros actuellement - se réduirait au moment où augmenterait l'éco-PTZ', explique Philippe Pelletier. Le crédit d'impôt serait également ouvert aux bailleurs. En revanche, il n'est pas question pour l'heure de l'étendre aux résidences secondaires.
- Les certificats d'économie d'énergie. 'Il faut développer ces certificats. Ils constituent un vrai 'carburant vert', une piste majeure dans le financement des travaux', estime Philippe Pelletier. L'idée est que le particulier 'trouve en face de lui une structure qui mobilisera ces certificats, en tirera un prix qui viendra en déduction du coût des travaux'. Bref que se crée un marché des certificats d'économie d'énergie. Pour sa part, l'Anah étudie la possibilité de demander à un propriétaire qu'elle subventionne de lui abandonner ses certificats pour en tirer 'une recette qui permettra de lutter contre la précarité énergétique'.
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