'La fabrique des rêves', du 13 février au 24 mai 2009
Du 13 février au 24 mai 2009, le Musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre une rétrospective à Giorgio de Chirico (1888 - 1978), artiste majeur du XXe siècle, tour à tour adoré puis maltraité par les surréalistes. Une manifestation d'autant plus attendue que l'œ,uvre de cet artiste singulier n'a pas été présentée à Paris depuis plus de vingt-cinq ans de manière aussi complète.
'Ce que j'écoute ne vaut rien, il n'y a que ce que mes yeux voient ouverts et plus encore fermés.' - Giorgio de Chirico.
La fabrique chiriquienne des rêves
Tenter de restituer et d'éclairer l'univers singulier de Giorgio de Chirico en présentant près de cent soixante-dix oeuvres (peintures, sculptures, œ,uvres graphiques) de cet artiste italien d'origine grecque, ainsi qu'une sélection d'archives, tel est le pari du Musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Cette présentation, Giorgio de Chirico, 'La fabrique des rêves' se tient du 13 février au 24 mai 2009. Elle vise à recréer l'unité de l'œ,uvre du peintre en portant un regard contemporain sur la mythographie fantastique née dans la fabrique des rêves chiriquienne : une métaphysique mutante, toujours opérante.
Paysages, natures mortes, période dite 'métaphysique', retour à l'Antiquité des années 1920, pastiches de Titien ou de Courbet des années 1950. L'ambition de ce parcours est, à travers une lecture dynamique de l'oeuvre de Giorgio de Chirico, de permettre au visiteur d'entrer dans l'univers particulier du peintre-poète, d'en appréhender les inspirations, les mystères. Une exposition d'autant plus attendue que Giorgio de Chirico n'a pas fait l'objet d'une telle rétrospective depuis plus de vingt-cinq ans.
A travers ses mises en scène audacieuses, ses oeuvres empreintes d'une mélancolie particulière, souvent baignées d'une lumière d'aube ou de crépuscule (?), représentant des architectures rectilignes, des places urbaines désertes à la perspective accentuée, des arcades étirées, des tours immenses, des intérieurs peuplés de mannequins, de chevalets, d'équerres mais aussi des chevaux indomptés ou rassurants, Giorgio de Chirico nous ouvre les portes de la peinture métaphysique. Il explore les profondeurs de la mémoire, les limites du conscient, les frontières de la réalité. Découvrons ou redécouvrons donc avec bonheur ces tableaux énigmatiques qui, 'apparemment, comme il le disait lui-même, ne veulent rien dire du tout'. 'Il ne faut pas oublier, écrivait-il, qu'un tableau doit toujours marquer le reflet d'une sensation profonde, et que profond signifie peu connu ou tout à fait inconnu.'
A propos de Giorgio de Chirico
Giorgio de Chirico est né de parents italiens le 10 juillet 1888 à Volos en Thessalie (Grèce) et mort le 20 novembre 1978 à Rome.
Dès les premières années de sa vie, il manifeste un goût certain pour la peinture et le dessin. A Athènes, il a pour professeur un artiste suisse, Gilleron, spécialiste des tableaux de ruines antiques. Puis, à douze ans, son père l'inscrit aux Beaux-Arts de la ville. A la mort de ce dernier, en 1905, de Chirico revient en Italie avec le reste de sa famille, avant de partir pour la Bavière où il travaille deux ans à l'Académie royale de Munich. Là, il s'intéresse à Boëcklin, peintre suisse dont le tableau 'Ile des morts' inspire non seulement de Chirico mais aussi le musicien Rachmaninoff.
Giorgio de Chirico, inventeur de la peinture métaphysique placée sous le signe de la révélation, s'installe en 1911 à Paris 'dans un atelier désolé de la rue Campagne-Première'
*La rue, située dans le quartier Montparnasse, est voisine d'un passage dénommé Passage d'Enfer dont l'architecture a semble-t-il inspiré le peintre-poète
. Il a 23 ans. Il fascine en premier lieu Guillaume Apollinaire qui, dès 1913, introduit l'artiste dans son cercle —, Picasso, Derain, Max Jacob, Braque, Picabia, etc. —, ainsi que Paul Guillaume, son premier marchand.
L'onirisme, la dimension prophétique, les subtiles incongruités et les décalages observés dans l'œ,uvre de Giorgio de Chirico ont, dès le début des années 20, d'immédiates résonances sur le surréalisme naissant, de Magritte, Ernst à Picabia et Eluard. André Breton voit en l'artiste le démiurge d'une « mythologie moderne » en formation (1920) avant de l'accuser de régressions anti-modernistes dès 1926.
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- Du 13 février au 24 mai 2009
- Musée d'Art moderne de la Ville de Paris
- 11 avenue du Président Wilson, 75116 Paris
- Tél : 01 53 67 40 00
- www.mam.paris.fr
- Tarifs: 7 euros - 5,50 euros
- Horaires: Ouvert du mardi au dimanche
de 10h à 18h
- Accès: Métro Alma-Marceau ou Iéna
RER C Pont de l'Alma
Bus 32, 42, 63, 72, 80, 92
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