Flamenco : Sara Baras - Paris

Ballet - Théâtre des Champs-Élysées

A l'occasion des fêtes de fin d'année, la danseuse et chorégraphe flamenco Sara Baras est de retour à Paris pour 22 représentations exceptionnelles au Théâtre des Champs-Élysées. Son nouveau spectacle, À propos de Sara... est l'occasion pour elle d'offrir sur scène farruca, soleá, bulería, martinete, seguirilla, fandango, alegría, tout ce qui depuis plus de quinze ans “donne du sens” à son parcours de femme et d'artiste. Du 19 décembre 2009 au 11 janvier 2010.





À propos de Sara...

Créé en 2009, À propos de Sara... est une rétrospective des temps
forts des chorégraphies de Sara Baras ces dix dernières années, comme un point
d'orgue ou une cadence avant d'aborder sans doute de nouveaux projets...


La Belle de Cadix

Née à Cadix, Sara Baras commence l'étude du flamenco à l'âge de huit ans au
sein de l'école de danse dirigée par sa mère Concha Baras. Elle y apprend à
danser mais aussi à créer des chorégraphies, et commence à se produire sur
scène. À cette époque, elle a l'honneur d'être à l'affiche avec des artistes
comme Camarón de la Isla et de compter parmi son public la reine Sophie
d'Espagne (devant laquelle elle se produit à l'âge de 14 ans). Quelques années
plus tard, elle rejoint la compagnie de Manuel Morao à l'occasion de la
création du spectacle Esa forma de vivir qui part en tournée à Paris (Théâtre
Edouard VII), à New York, au Japon avant d'être présenté à l'Exposition
Universelle de Séville en 1992. Parallèlement à cette même tournée, elle se
présente à “Gente Joven”, un concours de jeunes talents de la Télévision
Espagnole, où, à peine âgée de 18 ans, elle remporte le premier prix.

Très vite, Sara Baras part compléter sa formation à Madrid où se trouvent ceux qui
deviendront ses futurs maîtres : Ciro, Manolete, El Güito, Merche Esmeralda,
Antonio Canales
, pour le flamenco, et Dania González, en danse classique.
Elle rencontre alors d'autres danseurs de sa génération qui seront ses
partenaires sur scène, comme Joselito Fernández dans le spectacle Rayo de
Luna de Paco Moyano, Paco Sánchez (Flamenco Fire), Merche Esmeralda
(Mujeres), Javier Barón (Mira que flamenco), El Güito (Raíces flamencas), et à
ses débuts, Joaquín Grilo et Antonio el Pipa (Esa forma de vivir de Manuel
Morao). Elle travaille également dans la compagnie de Paco Cepero pour le
Festival Flamenco Gitano et dans celle de Rancapino pour Poniente de la
Bahía. Elle répond à l'invitation de la compagnie Flamenca El Guito, avec
qui on a pu la voir au Théâtre du Châtelet dans Solo Flamenco (décembre
1997). Elle met fin à cette étape d'artiste invitée de compagnies flamencas
peu après avoir tourné Flamenco Women de Mike Figgis, le réalisateur de
Leaving Las Vegas.



Pour ses débuts en solo, Sara Baras se produit sur les scènes flamencas avec une
petite formation musicale avant de monter sa propre compagnie en 1997.
Elle crée alors Sensaciones, en 1998, où elle propose une lecture personnelle
de différents “palos” ou styles de flamenco avec un corps de ballet
exclusivement féminin. Après une saison à Madrid puis à Barcelone, elle part
en tournée, en particulier au Sadlers' Wells de Londres. Cette même année,
elle crée Cádiz-La Isla lors de la Biennale de Séville, où elle rend hommage
au flamenco gitan auprès de Chano Lobato, Rancapino, Mariana Cornejo,
Moraíto Chico
et le groupe carnavalesque “Los Borrachos” de José Luis
García Cossío
. Cette année-là, elle danse avec Antonio Canales à l'occasion
de la commémoration de la fin de la guerre hispano-américaine de 1898 à
Cuba dans le cadre du festival La Huella de España.

Sara Baras posséde, dit-on, la grâce d'une ballerine classique
et cette flamme sombre et fougueuse, typiquement flamenco. Dans son pays, son aura est telle qu'elle a été élue “visage de
l'Andalousie” en 2000 et est devenue l'image même de la danse sur une série
de timbres postaux (à l'instar d'un Antonio Banderas ou du cycliste Miguel
Indurain). Parallèlement, elle fréquente le monde de la mode (catalogue
Cartier) et de la publicité, accompagne aussi la chanteuse mexicaine Chavela
Vargas
en concert dans la maison natale de Federico García Lorca (Huerta de
San Vicente, Grenade), au Teatro Falla de Cadix, au Palau de la Música de
Barcelone, à La Alhóndiga de Guanajuato, au Festival de Bogota et au Luna
Park de Buenos Aires. Elle tourne Iberia de Carlos Saura, sorti sur les écrans
espagnols en novembre 2005, et crée pour le film deux chorégraphies,
Albaicín et Asturias, cette dernière en collaboration avec José Serrano.

Sa forte personnalité et son charisme amènent Sara Baras à interpréter des personnages
qui lui ressemblent dans des oeuvres où la mise en scène fait partie intégrante
du spectacle (Jeanne La Folle, Mariana Pineda), avant de retourner aux
sources de cette danse et de ses différentes formes avec Flamenco, où la
chorégraphie et la musique rythment le drame ou l'allégresse dans toute son
intensité. Elle s'attèle ensuite à une chorégraphie autour du personnage de
Carmen qu'on a pu voir en décembre 2007 au Théâtre des Champs-Élysées.

Sa compagnie s'est aujourd'hui hissée aux premiers rangs. Etats-Unis,
Amérique du Sud, Europe, Asie, elle se produit dans de nombreux pays.


Style & chorégraphies

Sara Baras est devenue en quelques années l'une des figures emblématiques
du nouveau flamenco, celui qui ne craint pas de dépasser les figures
traditionnelles pour raconter des “vraies” histoires.

Désireuse de s'affranchir
de tout diktat, Sara Baras interprète tous les rythmes du flamenco, jusqu'à
une mémorable “farucca” qu'elle danse en costume masculin (et qu'exécutait
Antonio Gades). La danseuse espagnole ayant un tempérament mordant et
drôle, ses chorégraphies contiennent aussi parfois une veine burlesque. Rien
de plus éloigné apparemment du flamenco que l'humour. Sauf pour Sara
Baras qui sait jouer avec les codes pour les mettre dans sa poche.

Lorsqu'elle relève un défi chorégraphique, elle le fait savoir comme il se doit :
coup de poing sur la poitrine et menton en avant. Cette fine et élégante
danseuse possède une cambrure ravageuse, un “braceo” (jeux de bras)
particulièrement gracieux et un “zapateado” (crépitements des talons) à
semer l'orage partout où elle passe. Toujours bras nus, elle met en évidence
de savantes arabesques et d'élégants jeux de poignets, mais aussi de petits
haussements d'épaules aussi coquins que ses déhanchements sont sensuels.
Sous ses mains, son châle se métamorphose en cape, voile, éventail, quand il
ne fait pas rêver d'un taureau entre les franges et les pas s'enchaînent à un
rythme aussi prodigieux qu'entraînant.

Merveilleusement épaulée par ses partenaires, Sara Baras s'inscrit, dit-on, dans la
lignée de Carmen Amaya. Les chorégraphies de Sara Baras sont aux antipodes de la démonstration
technique tant leur créatrice sait transmettre le plaisir qu'elle a à danser.
Les danses allient brio et brièveté, et elles sont entrecoupées de pièces
instrumentales ou vocales.

Sara Baras danse
souvent avec José Serrano ou Luis Ortega, duos où chacun se défie et rivalise
de virtuosité. Femme et diablesse, elle passe capricieusement des ondulations alanguies aux
coups secs et crépitants. Aussi musclée de la pointe du pied que du talon, elle
exécute un zapateado d'une exceptionnelle variété de rythmes, de nuances et
de couleurs. Sara Baras possède aussi l'art unique d'exécuter des trilles avec
les talons tout en glissant imperceptiblement d'un côté à l'autre de la scène.
Bref, qu'elle choisisse de jouer la carte théâtrale ou celle de l'abstraction, Sara
Baras met le feu !
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À propos de Sara...

- Chorégraphie et direction artistique : Sara Baras
- Chorégraphies revisitées : farruca, soleá, bulería, martinete, seguirilla, fandango, alegría...

Danseurs

Sara Baras,
José Serrano, Luis Ortega, artistes invités

Sara Baras Grupo Flamenco :
- José Maria Bandera, David Cerreduela, Mario Montoya, guitares
- José Amador Goñi, violon
- Antonio Suarez, percussions

Chanteurs : Brenda Garcia, Saúl Quiros, Miguel de la Tolea

Danseurs : Alicia Fernandez, Raul Fernandez, Charo Pedraja, Raul Prieto, Cecilia Gomez, Ana Gonzalez, Maria Vega, Daniel Saltares, David Martin

- Coréalisation Saba Danza / Théâtre des Champs-Élysées
Avec le soutien du Ministerio de Educacion Cultura y Deporte, Agencia para el desarrollo del Flamenco


- Sara Baras Ballet : À propos de Sara (création 2009) - Durée du spectacle : 1h30 sans entracte
- Théâtre des Champs-Élysées, 15 Avenue Montaigne
75008 PARIS
- 22 représentations, du samedi 19 décembre 2009 au lundi 11 janvier 2010
- Spectacle à 20h, les 19, 21, 22, 23, 26, 28, 29, 30, 31 décembre 2009 et les 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11 janvier 2010 / Spectacle à 17h, les 20 et 27 décembre 2009, et les 3 et 10 janvier 2010
- Tarifs : 15, 28, 34, 47, 60 euros / 31 décembre 2009 : 18, 35, 50, 70, 85 euros
- Location : Tél. 01 49 52 50 50 —, www.theatrechampselysees.fr

- Accès: M° : station Alma-Marceau
ou Franklin-Roosevelt (ligne 9) /
RER: station Pont de l'Alma (ligne C) /
Bus : lignes 42, 63, 72, 80, 92



Par Nicole Salez

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