Finances publiques 2009-2012

Maîtrise des dépenses, d'abord !

Voici, en résumé, le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012, présenté par le ministre du Budget, Eric Woerth, lors du Conseil des ministres du 26 septembre. A vous de juger ce qui doit constituer le support de la stratégie de retour à l'équilibre des finances publiques. En bref, ceinture.


Eric Woerth a beau être souriant sur cette photo prise cet été, avant la déferlante de la crise financière provoquée en partie par les subprimes, l'heure n'est pas à la fête - Photo©Nicole Salez

Le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique a présenté le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012, lors du Conseil des ministres du 26 septembre.

*Ce projet de loi met en œ,uvre, pour la première fois, la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, qui consacre cette nouvelle catégorie de loi appelée à définir « les orientations pluriannuelles des finances publiques ». Elle est ainsi l'occasion de fixer, par un vote du Parlement, la stratégie nationale de finances publiques, et couvre l'ensemble des acteurs de la dépense publique : l'État, mais aussi les administrations de sécurité sociale et les collectivités territoriales, dans le respect de leurs compétences et de leur autonomie.

1% de croissance annuelle

La stratégie proposée consiste à atteindre le redressement des finances publiques de la France sans augmenter le poids des prélèvements, mais uniquement par la maîtrise des dépenses, en clair, en divisant par deux le rythme de croissance annuel de la dépense publique pour le limiter à environ 1% en volume par an.

La loi de programmation décline ces objectifs pour chacun des grands acteurs de la dépense publique : elle programme ainsi jusqu'en 2011 par mission
- l'ensemble des dépenses de l'État, dont la progression sera limitée à l'inflation (stabilisation en volume) sur la période.
- Les concours de l'État aux collectivités territoriales connaîtront la même évolution.
- La progression des dépenses d'assurance maladie sera quant à elle limitée à + 3,3% en valeur par an.

Gestion des recettes

Cet objectif de maîtrise des dépenses est complété par une gestion des recettes 'responsable', selon le terme même employé dans le communiqué du gouvernement. La programmation repose sur des hypothèses de croissance et d'évolution spontanée des recettes prudentes , aucune augmentation du poids des prélèvements obligatoires n'est prévue , leur baisse demeure un objectif du gouvernement, qui sera mis en œ,uvre si le retour à l'équilibre s'opère plus rapidement que le projet de loi de programmation ne le prévoit. A cet effet, le projet de loi définit des règles de comportement afin d'assurer le respect des niveaux de recettes prévus dans la loi de programmation tout en autorisant le jeu des « stabilisateurs automatiques », et de poser des limites au développement des dépenses fiscales et des niches sociales.

Réduction du déficit structurel d'au moins 0,5% du PIB par an

La loi de programmation est ainsi le support de la stratégie de retour à l'équilibre des finances publiques. Elle sera mise en œ,uvre en tenant compte de l'évolution des conditions économiques. L'effort de réduction du déficit structurel est d'au moins 0,5% du PIB par an, et permet d'atteindre un solde des administrations publiques proche de l'équilibre en 2012 (-0,5% du PIB). Le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 constituent les premières étapes de mise en œ,uvre de cette stratégie.

Par Nicole Salez
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