Carmen, la nouvelle de Prosper Mérimée, continue d'inspirer les artistes et les metteurs en scène. Pour les amoureux de la cigarière, un festival lui est consacré à l'Opéra-Comique du 15 au 30 juin 2009.
Carmen revient. La cigarière de Séville n'en finit pas de fasciner et d'inspirer les gens de théâtre. Le dernier « Carmen » en date est à mettre à l'actif de Juliette Deschamps. Ce spectacle a été créé, en 2008, aux « Nuits de Fourvières ». Ensuite on a pu le voir à Nîmes, Aix-en-Provence, Perpignan, Luxembourg et, dernièrement, à Nantes.
Elle a choisi de s'écarter de l'opéra et est repartie de la nouvelle de Prosper Mérimée, écrite au retour d'un voyage en Espagne. Elle l'a découpée en sept tableaux, mettant en scène cette Carmen comme un animal, une bête de scène et de vie. Elle traque, elle séduit, elle abandonne, laissant pantelante sa proie. Sans raison, sans justification. Elle a aimé et elle n'aime plus.
C'est Don José qui raconte son histoire et son malheur à la première personne. Carmen morte, le mystère de cette femme reste entier.
La vraie bonne idée de ce spectacle est la mise en musique de la nouvelle de Mérimée, pas à la manière de Georges Bizet, non. La metteuse en scène a choisi de souligner le crescendo de l'action par une musique issue directement de la Semaine Sainte et du flamenco, une musique sombre qui porte en elle sa propre dramaturgie. Elle est allée chercher ses musiciens à proximité de Séville, dans une petite ville nommée Utrera. Les uns sont sonneurs de clarines pour accompagner les pasos (nom donné aux reposoirs qui supportent les vierges ou les christ durant la Semaine Sainte et qui sont portés à dos d'hommes) et les autres sont artistes flamencos.
A eux cinq, ils ponctuent l'action et soulignent la montée en puissance du drame. Le guitariste Antonio Moya accompagne depuis toujours Tomas de Perrate, issu d'une grande famille de chanteurs gitans. Sa voix puissante, sa présence, sa capacité à faire jaillir l'émotion en font un témoin idéal de ce drame éternel de la jalousie et de la mort. Miguel Barceló, le plus Espagnol des Catalans, signe les décors et Macha Makeïeff les costumes. Du beau monde qui entoure Chloé Réjon, la Carmen de Juliette Deschamps, et Bruno Blairet, son don José.
Ce spectacle s'inscrit dans le cadre plus large d'un festival Carmen à l'Opéra Comique du 15 au 30 juin. Au programme, «Carmen», l'opéra de Georges Bizet, dirigée par Sir John Eliot Gardiner, la projection du film muet de Cecil B. DeMille, «Carmen», des récitals de piano et des concerts. A chacun, à chacune sa Carmen. Quinze jours pour découvrir ou redécouvrir cette héroïne mythique.
www.opera-comique.com
Par
Ajouter un commentaire