Femmes et réussite personnelle

Les conseils de Monique de Kermadec, psychologue et psychanalyste

Beaucoup de freins retiennent les femmes sur le chemin de leur réussite personnelle. Notre experte nous enseigne comment les combattre au quotidien.




Y-a-t-il des freins que nous ne percevons pas ?


Vous avez certainement déjà démarré votre voiture pour réaliser quelques instants plus tard que votre frein à main était mis. Vous vous êtes empressée de l'ôter. Comment se fait-il alors qu'en dépit de l'importance de votre projet vous soyez encore très proche de la case départ? Se pourrait-il que votre frein à main psychologique soit mis à votre insu ?
Si vous avez l'impression désagréable de faire du sur-place il y a de fortes chances que vous cultiviez une image négative de vous-même, que votre petite voix interne soit très critique, que vous restiez attachée à des moments douloureux du passé, que vous entreteniez des doutes sur vous-même. En dépit de vos bonnes intentions vous êtes retenue dans votre zone de confort.


Qu'appelez-vous notre « zone de confort » ?


Notre zone de confort est une 'prison' créée en grande partie par nous-même. C'est un ensemble d'interdits, de 'je ne peux pas', de 'je dois', de 'je ne dois pas' qui nous incitent à rester sur place, à ne pas prendre de risques.
Peut-être n'en êtes-vous pas totalement responsable, nos proches, mais aussi quelques malheureuses expériences passées, ont pu contribuer à la consolider au fil des ans.
Sortir de cette zone destinée à nous protéger c'est prendre un risque, prendre le risque d'échouer, d'essuyer un non, de perdre l'approbation, ou pire, l'affection de l'autre.
Néanmoins, tout ce que vous voulez entreprendre a de fortes chances d'être en dehors de votre zone de confort et il est possible, quel que soit notre âge, d'en sortir.


Comment changer les choses ?


Un grand nombre de personnes, sans s'en rendre compte, reproduisent la même expérience à l'infini. Elles pensent les mêmes pensées, elles cultivent les mêmes croyances, elles font les mêmes choses. C'est l'effet de ce que les 'psys' appellent la compulsion à la répétition !

Les images, en fait, gouvernent notre comportement qui à son tour renforce les pensées qui nous limitent.


Que conseillez-vous pour agir au quotidien ?

Pour sortir de votre zone de confort il vous faudra :

1) Changer tout d'abord votre discours intérieur : en substituant des paroles positives à des paroles négatives. Rien ne sert de se répéter que l'on est trop vieille pour retourner sur le marché du travail. On ne fait que renforcer l'image négative que l'on a de soi. Mieux vaut se rappeler la valeur non négligeable d'une longue expérience dans un domaine, le travail positif que l'on a déjà accompli dans un domaine parallèle que l'on pourra transposer si besoin est, notre capacité à acquérir de nouvelles compétences. Le négatif ' vieille' laisse place au positif de 'l'expérience', des ' preuves' déjà fournies, de l' 'adaptabilité'.
Il en sera de même pour 'trop jeune' ou 'trop grosse' qui deviendront ' dans le monde d'aujourd'hui', ' épanouie'.....

2) Initier des images internes positives. Il sera important de focaliser votre pensée sur ce que vous désirez obtenir, de le visualiser, de créer des images d'une nouvelle réalité. De faire, au fond, comme si ' vous vous y croyez' !
Souvenez-vous, pour cela, de quand vous étiez enfant ou adolescente. Vous avez certainement joué à... être chanteuse de rock, princesse, actrice....Le jeu est certes plus sérieux aujourd'hui mais c'est ce que sont invités à faire les athlètes dans les moments les plus durs, mais aussi les plus cruciaux, de leur préparation aux grandes compétitions. Pour visualiser : mettez en scène, de façon aussi claire et aussi nette que possible. Imaginez même ce que vous ressentirez en situation.
Si vous avez du mal à faire jaillir l'image dans votre tête, ce n'est pas grave. Continuez à y penser aussi souvent que nécessaire pour faire disparaître les scénarios-catastrophes qui vous immobilisent.

3) Changez votre comportement. Agissez, ne laissez pas la peur de l'échec, du rejet vous paralyser. Sans vous en rendre compte vous prenez au quotidien tout un nombre de risques. Il est normal d'avoir peur. L'important c'est ce que nous faisons de notre peur. Il n'est pas question, bien sûr, de prendre des risques inconsidérés.
Nous parlons là de risques raisonnables qu'il est toujours possible de fractionner au départ pour faciliter la tâche.
Soyez prête, par ailleurs, à payer le prix de ce que vous désirez. Donnez-vous vos chances en vous formant, en poursuivant vos efforts, accordez-vous du temps. Enfin, n'ayez pas peur de demander. On ne réussit jamais seule.

Demander est un art. Il existe une façon positive de demander sur le chemin de la réussite. Nous pourrons en parler la prochaine fois !

- Lire aussi : Comment apprendre à réussir sa vie de femme

Par Gisèle Prévost

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