Exposition : Une image peut en cacher une autre

Jusqu'au 6 juillet 2009, les Galeries nationales du Grand Palais présente l'exposition 'Une image peut en cacher une autre'. L'occasion unique de revisiter l'oeuvre
de nombreux artistes et d'en découvrir les dessous les plus inattendus. De belles surprises en perspective.




Rencontres visuelles étonnantes, secrets de tableaux : les « images doubles » hantent les œ,uvres d'artistes d'époques et de cultures différentes, par jeu, pour livrer un message moral, symbolique, ou encore religieux, politique ou sexuel. L'exposition présente une sélection de 250 œ,uvres exemplaires jouant le jeu, séduisant et mystérieux, de l'image composite, réversible, multiple. D'Arcimboldo à Dali, en passant par des expressions plus contemporaines, les images doubles ont été consciemment incluses et assumées par les artistes.


Une longue histoire de puzzles et de
perspectives

Fascinés par les phénomènes optiques et curieux d'explorer les limites de l'art de
peindre, les artistes sont à l'origine d'une longue histoire de puzzles visuels et de
perspectives changeantes. Jouant sur l'ambigüité des images doubles, dont les différents
niveaux dépendent entièrement du point de vue de l'observateur, de nombreux peintres se
sont employés à brouiller les pistes et à introduire plusieurs sens, souvent dissimulés,
dans des images à multiples lectures. Ils se consacrèrent à cette pratique pour son
esprit ludique, mais aussi et surtout pour délivrer à leurs oeuvres un sens moral ou
symbolique, voire pour y insérer une signification religieuse, politique ou sexuelle.

Mis à part Arcimboldo et ses célèbres images composites ou ses portraits réversibles, et
Dalí, grand maître incontestable de l'image ambiguë, les images doubles ont été
attribuées au hasard, à la création fortuite, et n'ont pas été approchées comme des
actes conscients et soumis à la décision de l'artiste. C'est pourquoi les commissaires
ont adopté le parti de montrer exclusivement des doubles images consciemment incluses et
assumées par leur créateur. Le parcours de l'exposition est
articulé autour de grands thèmes comme les images composites, cachées et réversibles,
les paysages anthropomorphes, les anamorphoses et les illusions de perspective, les
ambiguïtés érotiques ou encore, les taches et les tests de Rorschach.


Un focus sur Salvador Dali


Une place toute particulière est réservée à Dalí, passé maître dans l'art de formuler,
au sein d'une même image, différents scénarios aussi énigmatiques qu'imprévisibles. Autour des toiles du maître catalan, sont réunies des oeuvres de sphères culturelles et d'époques différentes. Leurs sujets
relèvent autant de la figuration humaine, illustrée par les images des Saisons
d'Arcimboldo, que du paysage qui se poursuit jusqu'à Max Ernst, ou de l'architecture
introduite par les perspectives impossibles d'Escher.
Les images ambigües, ou calembours visuels, sont très présents dans l'art contemporain.
Ils sont peu identifiés car ils ne sont pas une fin en soi. Ils ne relèvent d'aucune
idéologie mais représentent au contraire des stratagèmes au service d'oeuvres très
divergentes, dissemblables. Les remarquables inventions en volume du suisse Markus Raetz
incitent à des doubles lectures troublantes de ses sculptures là où
Arcimboldo et Dalí s'étaient cantonnés à la Peinture.
De Michel Ange à Markus Raetz, en passant par les miniatures persanes ou l'art populaire
des cartes postales érotiques des années 1900, l'exposition retrace le panorama riche et
étrange de cette pratique aussi singulière que répandue. Elle porte notre attention sur
la diversité des chemins empruntés par les artistes jouant avec la perception visuelle,
et met l'accent sur la complexité et la permanence de ce principe de création multiple.
Longtemps les images doubles ont été placées au second plan et envisagées de manière
anecdotique. A l'encontre de ce positionnement, l'exposition se concentre précisément
sur ces marges, images cachées et sens multiples qui peuplent les plus grandes oeuvres
d'art.

- Commissariat:
Commissaire : Jean-Hubert Martin, conservateur général ,
Commissaire adjoint : Dario Gamboni, historien de l'art

- Scénographie:
Véronique Dollfus, scénographe

- Catalogue de
l'exposition
: 416 pages,
300 illustrations, 54 €


- Galeries nationales du Grand Palais
- Une image peut en cacher une autre
- 8 avril - 6 juillet 2009
- Ouverture :
tous les jours
(sauf le mardi)
Horaires :
De 10h à 20h,
nocturne le mercredi
jusqu'à 22h
- Prix d'entrée :
11 €, TR 8 €
- Avenue Winston Churchill 75008 Paris
- Accès
M° 1, 9, 13 :
Franklin-Roosevelt
ou Champs-Élysées
Clemenceau



Par Nicole Salez

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