Exposition Raoul Dufy : Musée Art Moderne

Réhabilitation d'un peintre longtemps mal aimé

A Raoul Dufy, dont la peinture fut longtemps considérée comme « futile et bourgeoise», le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris rend ses titres de noblesse. C'est la première fois depuis sa mort en 1953 , qu'une institution publique parisienne rend hommage à cet artiste plus connu à l'étranger qu'en France. Une superbe exposition. Jusqu'au 18 janvier 2009.

Les pêcheurs à l'ombrelle rouge devant Sainte-Abesse, 1907

250 œ,uvres

Le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris rend hommage à Raoul Dufy avec une importante rétrospective. L'exposition constituée de 250 œ,uvres peintes, sculptées, tissées suit de façon chronologique ses influences : le fauvisme (1906-1907), la période « Cézanne » (1908-1912) jusqu'à son style personnel marqué par ses expériences décoratives.

La trajectoire de Dufy qui accompagne les avant-gardes parisiennes du début du siècle en fait un peintre original. Les œ,uvres présentées et la monumentale « Fée électricité » réalisée pour l'exposition internationale des arts et techniques à Paris en 1937 témoignent de ses recherches sur la couleur, la lumière, son goût pour les arabesques ainsi que sur les nouveaux procédés chimiques sur le textile et certaines nouvelles techniques comme la xylographie.

Nature morte au violon hommahe à Bach, 1952
La rétrospective met en lumière les séries de tableaux sur des thèmes que l'artiste affectionne : les paysages maritimes, les bords de mer, les ports commerciaux, les cargos, les rues pavées, les ateliers, les nus et le « soleil noir » qui fit son succès auprès du public de l'époque. Les œ,uvres décoratives réalisées tout au long de la vie de l'artiste encadrent l'exposition. Elles mettent en évidence les recherches de l'artiste tant sur les thématiques que sur les techniques qui viennent enrichir son œ,uvre picturale.

Méconnaissance, reconnaissance

Le titre de l'exposition « Raoul Dufy est plaisir » n'est pas dû au hasard. Gertrude Stein, romancière américaine et héroïne des avant-gardes, écrivait en 1946 'Raoul Dufy est plaisir'. Tant il est vrai que le plaisir est clair. Immédiat. Mais certaines œ,uvres sont plus difficiles. Marc Desgrandchamps, dans le catalogue des artistes évoque justement cette l'ambiguïté et le « débordement possible, à tout instant, d'un univers paisiblement raisonnable vers quelque chose d'extravagant, d'inattendu et de quasi monstrueux ».

Barques à Martigues, 1908

Par Floria-Rose David