Jusqu'au 15 novembre 2009
Jusqu'au 15 novembre 2009, se tient l'exposition 'Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris 1940-1944' au Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin.
L'occasion d'admirer ces objets alliant débrouillardise et coquetterie qui ont accompagné le quotidien des Parisiennes, des moments tragiques à l'explosion de joie de la Libération.
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Débrouillardise et coquetterie
Depuis 1995, le Mémorial présente des expositions sur la Résistance, la déportation, la Libération de Paris, les résistances allemandes au nazisme avec l'aide des historiens du Conseil scientifique du Mémorial. Pour la première fois, en association avec Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, le Mémorial organise une exposition consacrée aux accessoires de mode sous l'Occupation à partir d'un ensemble de 300 objets issus des collections de Galliera, enrichi de prêts publics et privés. Chapeaux, sacs, chaussures... : objets témoins du Paris des « Années noires » qui allient débrouillardise et coquetterie, ces accessoires de mode sont mis en regard avec des photographies, journaux de mode, affiches, partitions de chansons et actualités cinématographiques. Accessoires et documents sont superposés, juxtaposés, selon une scénographie qui donne une large place au contexte historique de l'Occupation.
De 1940 à 1944, les Parisiennes s'adaptent aux conditions imposées par l'occupant et le gouvernement de Vichy : attendre durant des heures devant les magasins, se protéger du froid, se déplacer dans Paris. Malgré tout, la vie reprend ses droits : les cinémas et les théâtres, seuls lieux chauffés, n'ont jamais été autant fréquentés.
Face aux restrictions, les Parisiennes redoublent d'ingéniosité dans l'art de la récupération, de la substitution et des astuces, tout comme les créateurs, les artisans et les fabricants qui multiplient les inventions et adaptent leur production à la pénurie (semelle de bois articulée ou compensée, besace en bandoulière...). L'utilisation d'ersatz (rayonne, fibranne...), de matériaux inhabituels (papier journal, bois...) ou usagés (pneu, chutes de tissu et de cuir...) s'impose.
Séduction, résistance, et compromission
L'accessoire joue un rôle significatif par sa fonction et son usage. Outil de la propagande de Vichy (le portrait de Pétain imprimé sur un foulard), il est aussi utilisé par les Résistantes dans leurs actions (sac à double fond et à double paroi pour dissimuler les tracts). Il accompagne le quotidien des Parisiennes, des moments tragiques à l'explosion de joie de la Libération. Il raconte ainsi la dignité, la fierté, la frivolité, la séduction, la débrouille, l'invention, mais aussi la misère, la compromission, la soumission, tout autant que la résistance sociale ou politique...
Objets réels, en couleur et en matériaux de toutes sortes, objets fragiles et pour certains riches de la trace de ceux qui les ont portés.
L'Occupation et ce qu'elle signifie d'inhumanité, d'oppression, de contrainte, de violence, de difficultés à vivre est racontée ici par des images d'archives, en noir & blanc, agrandies et qui envahissent tout l'espace d'exposition, murs et socles des vitrines.
C'est donc dans une confrontation aussi dense que possible avec le contexte historique dans lequel ils étaient fabriqués et portés, que sont exposés ces accessoires.
Superpositions d'images, juxtaposition d'images et d'objets, mise en situation d'un objet d'histoire par rapport à un autre objet d'histoire définissent la scénographie.
Parcours de l'exposition
Section I : Des phénomènes de mode
- Évolution de la silhouette
- Tendances de mode
- Les modistes : le chapeau, entre élégance et extravagance
- Les bottiers maroquiniers
- La fabrication maison
Section II : La vie au quotidien
- Les restrictions
- Pénurie, astuces et inventions
- Les nouveaux matériaux
- La vie quotidienne
- La vie culturelle : théâtres, restaurants et cinémas
- À l'hippodrome
Section III : L'accessoire témoin de la vie politique
- Accessoires de propagande
- Aryanisation et spoliation des biens juifs
- L'accessoire, symbole d'opposition et de résistance
- La Libération de Paris
- Commissariat:
Fabienne Falluel, Conservatrice en chef au musée Galliera,
Marie-Laure Gutton, Chargée d'études documentaires au musée Galliera, Christine Levisse-Touzé, Directrice du Mémorial-Musée, avec l'aide de Joëlle Boyer, responsable du service éducatif
et de Dominique Veillon, directeur de recherche honoraire du CNRS,
membre du conseil scientifique du Mémorial-Musée.
- Scénographie:
Jean-Jacques Raynaud,
Architecte-muséographe,
CL Design, Graphisme
Les femmes sous l'occupation
À la différence des Anglaises, des Allemandes et des Américaines, les Françaises n'ont pas obtenu le droit de vote après la Première Guerre mondiale. Certes en 1936, Léon Blum fait entrer Irène Joliot-Curie, Cécile Brunschwig, Suzanne Lacore comme secrétaires d'État
dans le premier gouvernement de Front populaire. Mais pour le commun des mortelles rien ne change réellement même si le statut
des femmes connaît quelques avancées.
En 1938, elles obtiennent le droit d'exercer
un métier sans l'autorisation de leur mari
ou de leur père.
Le régime de Vichy impose un retour en arrière en les cantonnant à un rôle d'épouse et de mère que glorifient les nombreuses affiches.
Le gouvernement poursuit les actions incitatives sur le modèle du code de la Famille de 1938 pour lutter contre la chute démographique,
en augmentant les allocations familiales,
en instituant le salaire unique (mars 1941),
en généralisant la journée des mères.
La loi du 5 février 1942 durcit la loi de 1920 contre l'avortement : Marie-Louise Giraud, accusée d'en avoir pratiqué, est guillotinée.
La loi du 11 octobre 1940 interdit toute embauche féminine dans la fonction publique sauf pour les femmes seules. Cette mesure est abrogée en 1942 car près de 700 000 épouses de prisonniers sont contraintes de travailler. Beaucoup doivent assumer le rôle de chef
de famille.
Les obligations domestiques qui leur échoient habituellement sont devenues encore plus
pesantes du fait de la guerre et des restrictions. Ce qui ne les empêche
pas de s'engager dans la Résistance.
- Du 20 mai au 15 novembre 2009
- Mémorial du Maréchal de Hautecloque et de la Libération de Paris, Musée Jean Moulin
- Jardin Atlantique (au-dessus de la gare Montparnasse)
23, allée de la 2e DB
75015 Paris - Tel : 01 40 64 39 44 - www.ml-leclerc-moulin.paris.fr
Ouvert de 10 h à 18 h, tous les jours, sauf le lundi et les jours fériés
- Métro : Montparnasse Bienvenüe
- Tarifs : 4 euros , TR : 3 et 2 euros
- www.ml-leclerc-moulin.paris.fr
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- Programme culturel complet des Musées de la Ville jusqu'à août 09 sur www.musees.paris.fr
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