Le plasticien américain Jeff Koons, 56 ans, l'un des artistes les plus connus actuellement, présente pour la première fois ses œ,uvres en Suisse. La très célèbre Fondation Beyeler de Bâle lui ouvre ses portes et son parc de mai à septembre 2012.
L'exposition bâloise propose une découverte chronologique du travail de Jeff Koons, parfois stigmatisé à tort comme « commercial » alors qu'il a pour qualité principale d'avoir réconcilié l'art et le kitsch, la culture savante et la culture populaire.
Une vaste présentation rassemblant une cinquantaine d'œ,uvres permet de découvrir les trois ensembles majeurs qui constituent l'évolution artistique de Koons : The New (entre 1980 et 1987), Banality (1988) et Celebration (depuis 1994).
Dans The New, l'artiste s'est concentré explicitement sur des aspirateurs et des shampouineuses à moquette neufs de la marque Hoover, entourés de vitrines cubiques en plexiglas. Ainsi « conservés » à l'abri de l'usure et du temps, ils conservent leur symbole de « nouveauté idéale ».
L'exposition propose treize œ,uvres de la série The New, dont la reconstitution, avec les objets originaux de l'époque, d'une installation, une vitrine présentant des travaux mettant en scène des aspirateurs montrée en 1980 au New Museum of Contemporary Art de New York.
Les réalisations de type readymade —, dans la droite ligne de Marcel Duchamp au début du XXe siècle - faites d'objets quotidiens de The New se transforment dans la série Banality en sculptures multi-matériaux : bois, porcelaine, miroir... Pour Koons, « l'effet esthétique du matériau entretient toujours un lien immédiat avec son effet émotionnel ».
À travers 16 sculptures et reliefs, c'est la quasi intégralité de cette série de vingt pièces en volume que présente l'exposition.
Art de la Renaissance et du baroque, sujets de revues populaires, univers du jouet :
l'idée directrice de Banality est de « conduire le spectateur à s'accepter lui même, par le biais d'une prétendue banalité », expliquent les organisateurs.
L'ensemble du programme iconographique de cette série repose sur les notions de faute et d'innocence, mêlant sentiment profane et rite religieux. L'imposante sculpture en porcelaine Michael Jackson and Bubbles, que Koons présente comme une Pietà contemporaine, s'impose aujourd'hui comme une icône postmoderne, fédérant un très large public.
L'ensemble Celebration est formé de vingt sculptures monumentales en acier inoxydable soigneusement poli ainsi que seize peintures à l'huile de grand format. Dix de ces dernières seront présentées dans l'exposition.
Dans les toiles et les sculptures de cette série, Koons célèbre l'enfance, à travers les souvenirs de jour de fête, de déguisements. Sur le plan stylistique, Celebration fait l'effet d'une sorte de synthèse entre l'esthétique minimaliste de The New et l'opulence de Banality tout en se rattachant, à travers son intérêt pour le l'enfance, à des séries d'œ,uvres antérieures de Koons.
Ainsi les attributs d'anniversaires enfantins apparaissent sur les toiles comme Cake ou dans les figures en ballons comme Balloon Flower (dans le parc de la Fondation).
La sculpture monumentale Hanging Heart d'acier chromé inoxydable poli est fascinante. Elle semble flexible et légère alors qu'à l'instar des autres œ,uvres de cette série, elle est stable, solide et pèse plusieurs tonnes.
Avec Celebration, Koons franchit aussi le pas menant à la peinture, mais dans des arrangements dont l'esthétique rappelle le pop art et aboutissent à des œ,uvres de style proprement hyperréaliste comme Tulips ou Cake.
Installées dans le Berower Park de la Fondation Beyerler, deux sculptures achèvent la composition de Koons : Balloon Flower et la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker.
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