Eva-Britt Svensson : Lutter contre les violences faites aux femmes

La Suédoise Eva-Britt Svensson (Gauche unitaire européenne), présidente de la commission des droits des femmes au Parlement Européen, se bat depuis de longues années contre les violences conjugales et toutes autres violences faites aux femmes. A l'occasion de la 100 ème Journée Internationale de la Femme célébrée le 8 mars 2011, elle appelle l'Union européenne à continuer à sensibiliser les populations : les violences conjugales sont un crime et doivent être poursuivies comme telles. Dans un nouveau rapport, elle propose un nouveau cadre politique au niveau européen. Entretien.

- La violence contre les femmes diminue-t-elle dans l'UE ?

Eva-Britt Svensson : Il y a une bien meilleure connaissance et information sur la violence depuis que ces questions ont été soulevées au niveau européen et dans les États membres. Cela a aidé à comprendre que c'est un crime et, en conséquence, les gens le signalent. Néanmoins les statistiques ne montrent encore aucun effet. (...)

Nous ne pouvons pas accepter que la vie des femmes, que leurs choix de vie soient limités par cette violence. Je pense aux jeunes filles qui voudraient aller au cinéma mais qui ne le font pas parce qu'elles ont peur de rentrer seule à la maison. Dans la vie active, vous ne pouvez pas vous concentrer si vous avez peur de rentrer à la maison. Plus vous y pensez et plus vous vous rendez compte que nous sommes tous touchés par cette situation mais que nous ne devrions pas l'être.

- Quelles solutions concrètes proposez-vous ?

EBS : Dans mon rapport, je demande une directive contre la violence fondée sur le sexe - qui contienne un instrument de droit pénal. C'est très important. Je tiens également à souligner l'appui et l'aide dont les victimes ont besoin, par exemple l'accueil des victimes, la formation de la police, des procureurs et des services sociaux.

Je tiens également à souligner que les enfants ayant assisté à de tels actes doivent être suivis afin que cette violence ne devienne pas héréditaire. Elle doit faire l'objet de poursuites pénales dans tous les pays membres de l'UE. La violence domestique est un crime, c'est un message qui doit être passé. Et ce crime doit être poursuivi par le ministère public [pour éviter la pression qui pousse les femmes à retirer leurs plaintes].

- Quel serait votre message principal pour la Journée de la femme ?

EBS : La Journée internationale de la femme fête ses 100 ans. C'est la centième fois que nous célébrons cette journée et nous ne pouvons plus attendre : nous voulons l'égalité, maintenant ! « Une société égalitaire est une société meilleure pour les hommes, les femmes et les enfants » - voilà mon message. Les questions de genre ne s'appliquent pas que pour les femmes, nous devons tous contribuer à créer une société meilleure pour chacun.

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Par Nicole Salez