Éditions Amandier : Parti pris poétique

Les éditions de l'Amandier affichent haut les couleurs de la poésie avec deux nouvelles collections. Entretien avec Claude Ber, co-directrice de la dernière née.

Andrée Chedid, Michael Lonsdale, Joëlle Gardes, Pascal Boulanger... sont parmi les artistes figurant au catalogue des deux nouvelles collections de poésie lancées par les Éditions de l'Amandier. L'une, Le Voir Dit, associe peinture et écriture, l'autre, Accents graves /accents aigus, parie sur la diversité poétique. Le soutien régional permet à l'Amandier d'affirmer la place de la poésie dans une politique éditoriale jusque là reconnue pour le théâtre.

Entretien avec Claude Ber, poète, lauréate du prix international de poésie Ivan Goll codirectrice avec Laurent Citrinot d'Accents graves / accents aigus.

Comment s'articulent ces deux collections?

Claude Ber

Les deux collections codirigées respectivement par Françoise Dax-Boyer et par moi-même se font écho mais ne se redoublent pas. Le Voir Dit propose des « livres d'artistes » privilégiant le dialogue entre écriture poétique et écriture plastique, invitant un plasticien et un poète à une véritable partition à quatre mains.

Collection dédiée, Accents graves/accents aigus donne, au sein des éditions, une visibilité éditoriale à la poésie, en dessine un territoire accueillant poètes confirmés et voix nouvelles, auteurs français et étrangers optant pour cette pluralité d'accents qui reflète la diversité de la poésie contemporaine.

Pourquoi parier sur la poésie ?

Les Éditions de l'Amandier ont toujours fait le pari d'engagements qui lui semblaient essentiels. La poésie en est un. Langage non ustensilitaire, très actuel dans sa densité et sa parenté avec le raccourci des clips ou du sampling, elle dit ce qui ne se dit pas autrement qu'en poésie. Nous avons besoin du poème pour penser le monde « autrement », pour être au monde de manière « poétique », c'est à dire créatrice.

Miser sur la poésie contemporaine, n'est-ce pas risqué pour un petit éditeur indépendant ?

Être un petit éditeur indépendant est de toute façon un pari risqué ! Reprenant Beckett, Laurent Citrinot répondait aux étudiants du pôle métiers du livre de l'université de Nanterre un « Bon qu'à ça ! », exprimant tout à fait la détermination, le « militantisme » du livre et de la littérature, qui animent les Éditions de l'Amandier. La poésie peut d'autant mieux trouver sa place dans un catalogue à la fois ouvert et repérable du roman au théâtre, son pilier central, que le rythme de publication se veut modeste —, deux à trois ouvrages par an —, et accompagné par des lectures et des actions susceptibles d'élargir le lectorat.




Par Fanny Tell

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