De profundis pour un petit jardin secret

les barbares sont dans la ville

Un charmant petit jardin typique des cours parisiennes a été détruit sans raison.

19 rue Poncelet Paris 17e
Vous avez été nombreux à lire l'article consacré à ce petit jardin secret si charmant typique des cours parisiennes.
Les copropriétaires mal inspirés et mal informés l'ont rendu responsable de l'humidité des caves et ont décidé de le détruire. Les premiers travaux ont montré qu'ils s'étaient trompés, l'humidité venait de la cour d'à côté. Il gênait aussi les déménagements par les fenêtres, ils disaient. L'argument est lui aussi tombé.

Mais la machine infernale était lancée. L'ego de l'architecte et d'un président de copropriété arcboutés sur sa volonté destructrice ont eu raison des protestations des copropriétaires. Et du Plan d'Urbanisme Local de la ville de Paris traité par le mépris. De son Plan Climat et de son Plan Biodiversité aussi.
des pétales de roses

Adieu le parfum des roses anciennes, du chèvrefeuille, du petit oranger sauvage. Les abeilles sont parties, le merle aussi. Une seule personne sort gagnante de cette destruction , l'architecte Philippe Jallerat qui empoche 8% du coût du chantier.

Pour honorer une dernière fois ce petit coin de paradis, j'ai effectué, avec la complicité de la fleuriste d'à côté désolée, un jeté de pétales de roses. Cela même a déplu.


Pendant la destruction
Dans toutes les grandes capitales du monde chaque centimètre disponible est planté, chouchouté, arrosé. A New York les potagers se multiplient dans tous les recoins. A Paris, la plus belle ville du monde, des barbares détruisent leurs propres trésors.
sur les ruines

Pour mémoire : ces cours plantées sont représentatives des cours parisiennes. Le Plan d'Urbanisme de Paris demande qu'après des travaux d'étancheité, un espace vert de qualité au moins égal à celui d'aujourd'hui soi recréé.

L'architecte a menacé de démissionner. Qu'il le fasse.

Qui sait les roses refleuriront peut être un jour sur les ruines ?

Par Gisèle Prévost