Coralie Seyrig joue Madame de...Vilmorin au Petit Montparnasse. Elle nous raconte comment elle l'a choisie, adaptée et incarnée.
Comment avez-vous décidé d'adapter ces entretiens entre Louise de Vilmorin et André Parnaud?
Je ne connaissais Louise de Vilmorin que de nom. Une amie m'a fait connaître ces entretiens et j'ai eu le coup de foudre. Une femme qui explique qu'elle a épousé son mari en disant 'il m'avait donné une vie', cela m'intéressait.
Comment adapter des entretiens pour la scène?
D'abord je les ai transcrits. Les écrire m'a fait voyager dans le temps.
Puis il a fallu faire des choix de montage parmi ces 12h40! Il a fallu articuler les différents thèmes abordés, sélectionner des poèmes. J'ai glissé aussi des phrases d'elle, que je connaissais.
Puis j'ai cessé de les écouter pendant deux ans. J'aimerais les relire maintenant. Je me suis aperçue aussi qu'elle avait une langue très parlée. Elle a beaucoup de petits mots qui donnent le rythme de sa pensée.
Ce n'est pas une intellectuelle, c'est une artiste. Elle parle de ce qu'elle ressent. Comme 'j'ai le don des larmes'. Et puis c'est une femme libre qui n'est pas indépendante. Elle n'est pas dans le regard des autres, elle a de la simplicité. Louise aime profondément la nature des gens, pas leurs idées ou leurs écrits, mais eux-même, pour ce qu'ils sont.
Légère?
Elle parle de choses profondes avec légèreté. Elle ne s'épanche pas, n'est pas lourde. C'est son éducation. Comme elle travaille sur l'imagination, elle est aussi cocasse, fantaisiste, avec le sens de la formule: 'que la lumière soit, et la lumière déçoit.'
Je n'avais jamais pensé à ça. J'aime jouer avec d'autres. Je cherchais un texte à jouer. Cela m'est tombé dessus comme cela. J'aime ses anecdotes sur chacun, son originalité. Je suis pianiste alors comme en musique, j'ai rabâché beaucoup et maintenant je suis plus libre avec le texte. J'ai un vrai dialogue avec le public. Louise m'a beaucoup portée.
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