Vu son succès, l'exposition est prolongée jusqu'au 31 décembre 2008
Christian Lacroix est l'invité du Musée Réattu, musée des beaux-Arts de la Ville d'Arles, jusqu'au 31 décembre 2008. Une véritable fête pour les yeux.

Jusqu'au 31 octobre 2008, le musée Réattu, musée des Beaux-Arts de la Ville d'Arles, invite un de ses plus célèbres
rêveurs, Christian Lacroix, convié à investir les 2.000 m2 de ce fameux palais Renaissance, ancien Grand-Prieuré
de l'Ordre de Malte, dont il avait fait, adolescent, le but hebdomadaire de son école buissonnière et le premier
laboratoire de ses rêves d'artiste.
Christian Lacroix, est à la fois l'artiste et le scénographe de cette exposition. Son dispositif singulier interprète le bâtiment et ses abords, puise
librement dans les collections anciennes et contemporaines du musée, revisite ses propres créations (y compris
les inédits), tout en invitant des artistes contemporains (JOHAN CRETEN, VÉRONIQUE ELLENA, DANIEL FIRMAN,
GUILLAUME JANOT, KATERINA JEBB, EMMANUEL LAGARRIGUE, MARLÈNE MOCQUET, JEAN-MICHEL OTHONIEL, BERNARD
QUESNIAUX, JOACHIM SCHMID, MARC TURLAN, NANCY WILSON-PAJIC) et des complices de son itinéraire, telles CHANTAL
GOIRAND, GAËL MAMINE et OLIVIER SAILLARD.
Une “autobiographie légère, vagabonde, songeuse”
Christian Lacroix compose son intervention comme une “autobiographie légère, vagabonde, songeuse”, où il est aussi bien
question de coutumes, de Minotaure, de Picasso, de géographie, d'antique et de contemporain, de nord et de sud, que de
patronage, de coupe, de drapé, et de chevelure... : une sorte de grand atelier vivant, faisant une place aux cinq sens, et où
chacun composera son propre itinéraire.
Le musée Réattu: un port d'attache, une rampe de lancement...pour Christian Lacroix
'Je me souviens des vestiges des bombardements autour de ce navire minéral échoué là que me semblait être Installé au bord du Rhône dans l'Ancien Grand Prieuré de l'Ordre de Malte, le musée Réattu, présente également des œ,uvres anciennes (17ème/19ème siècles), des dessins et peintures de Picasso et de l'art contemporain. A travers ses expositions temporaires (environ trois par an), ses acquisitions ou ses propositions aux publics, le musée est principalement tourné vers la création artistique d'aujourd'hui. - 12 salles sont consacrées à Jacques Réattu : ses propres œ,uvres, peintures d'histoires, allégories révolutionnaires ou projets de décors , ses collections (peintures du 17ème siècle principalement) , les œ,uvres de son entourage (comme L'atelier de couture de son oncle Antoine Raspal) - 1868: La naissance d'un musée.
le musée dans cet alignement des quais d'Arles qui, de Trinquetaille où je suis né, évoquait un squelette de
mâchoires avec les dents des clochers désaffectés. C'est là que mes parents au milieu des années 50, m'ont
emmené voir ma première exposition Picasso. De ce jour, j'ai su que l'art appartenait à la vie.
Picasso, qui avait demandé à venir, m'a raconté Lucien Clergue, décrocher les van Gogh qui y ont été
exposés juste après guerre avec seulement un garde champêtre pour toute sécurité. Je me souviens des
tableaux d'André Marchand et Alfred Latour, les premiers tableaux « modernes » à entrer dans les maisons
arlésiennes, sur les murs de nos familles. Je me souviens de l'oxygène neuf et sans prétention de ces artistes
présentés là. Je me souviens bien sûr du vertige incommensurable devant les Raspal, leurs décors et leurs
costumes. Je me souviens du Rhône quasi hypnotique par lequel je me donnais l'impression d'être emporté
des fenêtres frontalement orientées dans l'axe du fleuve. Y affronter le Mistral aussi, en éprouvant le
grondement du Prieuré, de toute sa carcasse en bataille. Je me souviens de l'harmonie paradoxale des grandes
tapisseries de Bruxelles, comme « pixélisées », répondant à la mosaïque du sol, juxtaposées au Zadkine en
demi-teinte.
Je restais là des heures dans le canapé rayé, rouge aujourd'hui sur le balcon d'écoute. La
physionomie de Vouet, interrogative, les scènes mythologiques ou bibliques, fixées, jusqu'à les pénétrer, plus
tard l'émoi des rendez-vous de coeur donnés là en évitant d'intriguer les gardiens. On était ailleurs et en
d'autres temps. Une carte du tendre XVIIe et contemporaine aussi. Sur fond de Sarthou ou Bezombes, à
l'oeuvre en sommeil aujourd'hui, lointains mais alors séduisants d'esprit et de couleurs, plaisants comme ces
glorieuses élégantes et ludiques. Puis l'apothéose, les Picasso mirifiques de la dernière période si vigoureuse
et l'onde dans toute la ville lorsque l'on apprit qu'ils resteraient au musée. Ces salles me devinrent comme
une sorte de Chapelle ou d'autel où je ne pouvais m'empêcher de passer, revoir, découvrir et redécouvrir
toujours montrer et partager cette munificence.
Au fil du temps, le musée me devenait plus familier et m'invitait à pousser plus librement d'autres portes,
jusqu'à pénétrer salles et chapelles vides, jusqu'aux créneaux derrière lesquels nous venions parler, lire,
embarquer nos adolescences comme si la nacelle de ces terrasses pouvait s'élever dans les airs vers la réalité
de mondes et de temps fantasmés. Ce qui fut fait, je m'en rends compte aujourd'hui que je reviens en presque
fils prodigue vers ce port d'attache, cette 'fusée porteuse', cette rampe de lancement, ce palais où retrouver
les trésors familiers enrichis de nos découvertes.
Christian Lacroix, octobre 2007
Le musée Réattu
Le lieu doit sa vocation artistique, à Jacques Réattu, peintre arlésien, Grand Prix de Rome en 1790, qui acheta l'édifice pour y vivre et y travailler. Son rêve était d'y accueillir des artistes en résidence pour leur offrir l'intensité de son paysage, 60 ans avant l'idée de « l'Atelier du Midi » de Vincent Van Gogh. C'est de ce rêve jamais concrétisé que le musée a hérité : les bâtiments et toute l'oeuvre du peintre.
L'exposition permanente
- 3 salles présentent les dessins et peintures de Picasso
- les autres espaces (cour, loggias, chapelle ...) sont consacrées aux sculptures de Germaine Richier et Ossip Zadkine ainsi qu'aux collections contemporaines (Alechinsky, Toni Grand, Bernard Pagès ...) ou aux expositions temporaires
- une salle est réservée à la photographie
Quelques dates
Le musée est créé en 1868, autour des collections et des œ,uvres de Jacques Réattu.
Après la guerre le musée Réattu renoue avec l'art contemporain en exposant Zadkine, Richier et surtout Picasso.
- 1965: La 1ère collection photographique dans un musée des Beaux-Arts
En 1965, le photographe Lucien Clergue propose au conservateur Jean-Maurice Rouquette la création d'une collection photographique, la première dans un musée des Beaux-Arts français.
- 1971: La donation Picasso.
A l'issu de sa deuxième exposition au musée, Picasso scelle son attachement à la ville en offrant 57 dessins, sorte de « journal » du peintre.
- 1980: La première commande pour le cloître Saint-Trophime.
Le musée initie avec Toni Grand une politique de commande qui invite sculpteurs et photographes à créer des œ,uvres en résonance avec le patrimoine de la ville.
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- Commissariat général : Michèle Moutashar, directrice du musée Réattu
- Commissaire associé : Olivier Saillard, musée de la Mode et du Textile, Paris
- Art sonore : Marc Jacquin (Phonurgia Nova)
- L'exposition fait l'objet d'une publication éditée par Actes Sud, illustrée des images in situ de
l'installation dans le musée.
- Musée Réattu/Christian Lacroix
- jusqu'au 31 décembre 2008
- 10, Rue Du Grand Prieuré
13200 ARLES
- Tel : 04 90 49 37 58 / Fax : 04 90 49 36 97
- Site internet : http://www.reattu.com
- Tarifs : Tarif plein : 7 € ,
Tarif réduit : 5 € ,
Tarif « visiteurs arlésiens » : 3 € ,
Entrée gratuite le premier dimanche de chaque mois
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