La première rétrospective depuis 1991.
Camille Claude, au Musée Rodin, jusqu'au 15 juillet. Cette exposition rend hommage à l'une des grandes artistes modernes, tombée dans l'oubli de son vivant, il y a un siècle. Sans renier l'influence des deux hommes de sa vie —, le sculpteur Auguste Rodin et l'écrivain Paul Claudel, son frère, l'exposition met l'accent sur l'œ,uvre originale et unique de Camille Claudel et sur son parcours singulier.
Un hommage à la femme artiste
Passionnée par la sculpture depuis son plus jeune âge, Camille Claudel se forme à l'Académie Colarossi à Paris et dans l'atelier d'Alfred Boucher qui accueille les femmes artistes. En 1882, Boucher confie ses élèves à Auguste Rodin. Camille Claudel entre dans l'atelier du sculpteur en 1884.
Artiste à la destinée tragique, Camille Claudel n'est souvent citée qu'au regard de sa relation intime et professionnelle avec Auguste Rodin, les questions proprement plastiques et esthétiques passant au second plan.
Le musée Rodin rend hommage non pas à la femme mais à l'artiste. Depuis le 15 avril et jusqu'au 20 juillet 2008, 80 sculptures en marbre, terre cuite, plâtre, onyx et bronze ainsi qu'une dizaine de dessins et gravures rythment le parcours chronologique de l'artiste et les différentes influences qui l'ont inspirée.
Une vie modelée en six étapes
Portraits de famille.
Pour des raisons économiques, pratiques et affectives, Camille Claudel s'exerce sur son entourage immédiat. Elle dresse une série de portraits en utilisant toutes les techniques : plâtres, fusains, gouache. Ces portraits permettent de saisir ce qui préoccupera Camille Claudel tout au long de sa vie : le temps, le destin, la vie.
Dans l'atelier de Rodin.
Camille Claudel est marquée par le courant naturaliste qui domine dans les années 1880. Les œ,uvres le plus marquantes de cette période sont probablement le Buste de Rodin et L'Homme Penché. Certaines similitudes avec l'œ,uvre de Rodin se retrouvent par exemple dans La jeune fille à la gerbe.
Sakountala/vertumne et Pomone.
Sakountala est sa première grande œ,uvre. Camille Claudel s'inspire de la mythologie indienne qui raconte les amours contrariées d'un prince et d'une simple jeune fille. La question de la destinée est d'emblée au cœ,ur des préoccupations de l'artiste. L'œ,uvre changera de titre lors de sa réalisation en marbre pour devenir une référence à Ovide.
Je travaille maintenant pour moi.
En 1893, Camille Claudel écrit une lettre à son frère Paul où elle affirme sa volonté de se détacher de Rodin. Ses créations porteront sur l'amant qui s'en va, le maître qui écrase. L'implorante en est un des exemples frappants.
Parallèlement, Camille Claudel poursuit ses portraits d'enfants avec notamment La petite châtelaine, synonyme de destinée inconnue.
L'âge mûr.
L'âge mûr constitue une étape importante dans la création et révèle véritablement la rupture avec Rodin. Souvent interprété comme le récit autobiographique des relations déchirantes entre Camille Claudel et Rodin, la sculpture est finalement apparue lors de ses premières expositions comme la représentation symbolique du destin où l'homme vieillissant est irrémédiablement arraché à l'amour, la jeunesse et la vie.
L'asile
La dernière étape de sa vie est la plus longue et la plus improductive, puisqu'elle est internée en 1913, 8 jours après la mort de son père. Elle meurt en 1943 à l'asile de Montfavet, près d'Avignon, dans l'abandon le plus total.
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Informations pratiques
Exposition du 15 avril au 20 juillet 2008
Musée Rodin - 79, rue de Varenne - 75007 Paris
Tel : 01 44 18 61 10 - Fax : 01 44 18 61 30
- Métro : Varenne
- RER : Invalides
- Bus : 69, 82, 87, 92
Horaires 9h30-17h45.
Plein tarif : 7 Euros
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