Quand l'art devient dégustation.
Les musées à Vienne ? On peut y méditer, se reposer, s'y restaurer, s'instruire. Tout est fait pour le confort et le plaisir. Découvrir ou redécouvrir Bruegel, le père, ses fils, et leurs amis artistes du XVIe siècle exposés au Kunsthistorisches Museum est ainsi un moment de pur bonheur.
Le garçon, très chic, tablier blanc sur ensemble noir est souriant et affable. L'apfelstrudel (fameuse spécialité aux pommes) est délicieux ... Dommage j'ai raté le « brunch artistique » du dimanche.
Je suis venue voir la famille Bruegel et quelques-uns de leurs camarades des années 1550, Flamands, Hollandais et Allemands , de ceux que l'on peut voir en ami, confortablement installé sur des banquettes accueillantes, larges, hauts dossiers reposants.
Étonnant comme la peinture de son fils aîné, Peter Brueghel le Jeune, lui ressemble !Alors que celle de son autre fils, Jean Bruegel l'Ancien, dit « de velours », est si différente ! Par exemple « l'adoration des mages », visible un peu plus loin, thème déjà traité par son père.
Je suis à Vienne, au Kunsthistorisches Museum, l'un des plus riches du monde, construit par François-Joseph en 1872 et ouvert 20 ans plus tard.
Les collections du musée reflètent le goût des Habsbourgs. La galerie des peintures est remarquable par la richesse des peintres flamands, vénitiens, allemands
Au MAK, musée des arts des Arts Décoratifs, on peut même y écouter de la musique, bien installé sur des banquettes, certes un peu décaties mais confortables et admirer en même temps les magnifiques vitraux du grand escalier ...
Le père, Peter Bruegel, est né dans le Brabant occidental entre 1525 et 1530. Jusqu'en 1550, il est en apprentissage dans l'atelier de Pieter Coeck van Aelst à Anvers. En 1551, il est reçu comme maître à la Guilde St-Luc, guilde des peintres anversois. Il effectue ensuite un voyage en Italie où il a probablement travaillé à Rome avec le miniaturiste Ginlio Clovio. De retour à Anvers, il consacre une grande partie de son travail au dessin, à la gravure et à l'estampe : deux séries de sept gravures sont consacrées respectivement aux « Péchés capitaux » et aux « Vertus ».
En 1563, il épouse, à Bruxelles, Mayken Cocks, fille de son maître anversois, dont il aura deux fils, Peter dit d'Enfer et Jan dit de Velours. Toute cette période est consacrée à la peinture. Il peint, entre autres, douze toiles, consacrées aux « Douze mois de l'année », trois « Adoration des Mages » , le « Massacre des Innocents », « La Tour de Babel » et la « Conversion de Saint-Paul » sont visibles au KHM. Il meurt en 1569 à Bruxelles. Sa peinture est caractérisée par un sens du détail et du décor très précis. Le sujet n'est souvent qu'un prétexte pour mettre en représentation des scènes de la vie quotidienne, publique ou politique. N'oublions pas qu'à cette époque, la Flandre est toujours sous la férule des Habsbourg. Bruegel d'Enfer, l'aîné, a une peinture plus sombre et tourmentée, d'où son surnom, qui se démarque moins de celle de son père. A contrario, la peinture de son frère Bruegel de Velours est lumineuse et raffinée. Il est connu pour ses bouquets, natures mortes et paysages colorés et joyeux.
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