Lundi 6 octobre 2008, le lundi noir pour les bourses mondiales
Le lundi 6 octobre s'est avéré un lundi noir pour les bourses mondiales. L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, est tombé lundi sous le seuil des 10.000 points, pour la première fois depuis octobre 2004, plombé par l'aggravation de la crise financière en Europe. (AFP)
Les Bourses mondiales ont connu un lundi noir, effrayées par l'ampleur de la crise financière et les risques de faillite de banques en série.
L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, est tombé lundi sous le seuil des 10.000 points, pour la première fois depuis octobre 2004, plombé par l'aggravation de la crise financière en Europe.
'C'est la panique générale. Tout le monde espérait après l'adoption du 'plan Paulson' aux Etats-Unis et les opérations de sauvetage en Europe que les choses se calmeraient. Mais en réalité, il y a toujours des craintes d'effet domino', a déclaré à l'AFP Adrian van Tiggelen, stratégiste principal chez ING Investment à Amsterdam.
Vers 15H00 GMT, Londres et Francfort perdaient chacune plus de 8,5% et 8 % tandis que Paris chutait de 8,44 %. Amsterdam était particulièrement déprimée avec une chute de 6,3% tout comme Milan (-8,46%), Stockholm (-5,7%) et Zurich (-4,5%). Vienne chutait de 10,27% alors qu'Oslo s'effondrait de 12%.
L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonnait 5%, portant son recul depuis le début de l'année à 32,8%.
Cette déroute suivait des reculs de 4,2% de Tokyo, de 5% à Hong Kong alors que Djakarta s'est effondrée de 10%.
En Russie, l'indice RTS clôturait lundi sur une chute record de 19,10 %, les échanges ont même été interrompus à la mi-journée sur l'une des deux Bourses moscovites, le Micex.
Le plan Paulson de sauvetage bancaire adopté par le Congrès américain vendredi 'fait peu pour soulager la contraction du marché du crédit', car il 'ne s'attaque pas directement aux problèmes de fond des marchés financiers, mais simplement aux conséquences de la crise', relevaient les analystes de BNP Paribas.
S'ajoutaient à l'anxiété générale les déboires de la banque allemande Hypo Real Estate (HRE) en Allemagne, renflouée in extremis dimanche soir par le gouvernement et les autres banques allemandes grâce à un apport en liquidités de 50 milliards d'euros. Cela n'empêchait pas le cours de HRE de chuter de plus de 35% lundi à Francfort.
Les difficultés de cette banque font craindre une propagation à l'ensemble du secteur bancaire européen alors que celui-ci connaît une phase de consolidation accélérée.
La dernière étape en date est la prise de contrôle par la française BNP Paribas du bancassureur belgo-luxembourgeois Fortis, les Etats belges et luxembourgeois rentrant en retour au capital de la banque française.
L'action de BNP Paribas perdait quand même 5% à Paris alors que Dexia sombrait de 25% malgré le plan de sauvetage annoncé par les autorités publiques françaises, belges et luxembourgeoises la semaine dernière.
'Dexia a encore fait parler d'elle ce weekend en partie en raison de son exposition à Hypo Real Estate mais aussi car il y a encore des questions sur des besoins supplémentaires de financement', a indiqué Laurent Fransolet, de Barclays Capital à Londres.
C'est sur le marché interbancaire que les tensions étaient toutefois toujours les plus palpables:
Témoignant de la réticence des établissements financiers à se prêter de l'argent entre eux, le taux interbancaire à trois mois offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) restait à un niveau exceptionnellement élevé, malgré une légère baisse à 4,2887% contre 4,3337% vendredi.
L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, montait quant à lui à 5,345% contre 5,339% vendredi, atteignant de nouveau un niveau historique pour le septième jour consécutif.
'Ce dont nous avons vraiment besoin c'est d'une reprise du marché interbancaire. Si davantage de gouvernements européens annoncent des garanties de dépôts, cela pourrait être possible', indiquait Adrian van Tiggelen.
L'ouverture de Wall Street à 13h30 GMT était, dans un tel contexte, un nouveau facteur d'incertitude.
'Les marchés américains décideront de la direction générale et beaucoup sont ceux qui espèrent un retournement après les pertes de vendredi', soulignait Ian Griffiths, courtier chez CMC Markets à Londres.
'Ce sont les valeurs financières qui seront sous les feux de la rampe après les derniers développements en Allemagne et la poursuite des réactions au plan de sauvetage américain', estimait-il.
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