La 11ème Biennale mondiale de la reliure d'art se tient jusqu'au dimanche 18 septembre 2011 à Saint-Rémy-lès-Chevreuse sur le thème 'les Fables de La Fontaine', avec à la clé de nombreux prix et animations. L'occasion pour les relieurs professionnels et amateurs du monde entier de se rencontrer, d'échanger et de partager leur passion et leur art avec le public. En 2013, Maurice Leblanc nous entrainera avec Arsène Lupin dans « L'aiguille creuse ».
Créées en 1991 par Gaston d'all Ara à Saint-Jean de Luz, les Biennales Mondiales de la Reliure d'Art, sont organisées depuis 2003 à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, dans les Yvelines, par une équipe de bénévoles sous la présidence d'Anne Périssaguet.
La Biennale mondiale de la reliure d'art est l'occasion d'un concours international autour d'un thème imposé auquel participent relieurs professionnels et amateurs du monde entier. Pour sa 11ème édition, la manifestation a choisi pour thème 'les Fables de La Fontaine'. Quelque 500 participants venus de 27 pays (dont, pour la première fois, la Corée du Sud), concourent ainsi pour une vingtaine de prix décernés par un jury international.
La reliure : Un art ancestral en pleine évolution
Cette année encore les oeuvres confirment que l'imagination est au pouvoir. La reliure est une expression artistique très ancienne, elle n'en est pas pour autant figée. Ici tout est permis pour faire progresser les techniques de la reliure et l'apport de matériaux inattendus comme le plexiglas, des métaux ou diverses peausseries.
Tout est permis dans la reliure originale pourvu que la perfection dans le travail, le rapport au sujet et la qualité esthétique soit respectée.
La reliure est un véritable message artistique et historique de chaque époque, de chaque pays. Ainsi le début du XXIe siècle voit se perpétrer les techniques traditionnelles tout en apportant une grande créativité. Aujourd'hui la tendance évolue vers des décors qui, sans être figuratifs, suggèrent quand même, dans un style très sobre, le contenu de l'ouvrage. C'est en tous cas la tendance française, même si d'autres pays la contestent.
Mais cet art ancestral n'est pas simple à pratiquer. De longues années d'expérience sont nécessaires pour acquérir la maîtrise de la technique (environ 10 ans pour former un bon relieur !) et de longs mois sont ensuite indispensables pour imaginer et réaliser une reliure d'art.
De nombreux prix, animations...et un catalogue
Point d'orgue de la 11e biennale de la reliure d'art, la remise des prix 2011 aura lieu samedi 17 septembre à 18h en présence de Christiane Sinnig-Haas, Conservateur en chef du musée Jean de la Fontaine à Château Thierry.
Plusieurs animations sont organisées :
- Le Salon international des fournisseurs de la Reliure permettra au public de découvrir et d'acquérir auprès des artisans, des fers à dorer, papiers marbrés, cuirs et peaux, parchemins, outillage... Dans le cadre de la Biennale, ce salon (exposition-vente) se tient dans les salles annexes de l'espace Jean Racine.
- 2 animations vidéo pour découvrir et comprendre l'univers de la reliure : «l'art de la reliure-un savoir-faire» et «comment faire une reliure»
- Pour les enfants de 7 à 12 ans : des ateliers d'initiation à la reliure à 9h, 11h, 14h, 16h les 14, 17 et 18 septembre (+ un à 18h le 14). Tarif : 5€ (le livre réalisé par l'enfant compris)
- Journées européennes du Patrimoine : A ne pas manquer les 17 et 18 septembre : 1 animation-démonstration de fabrication de papier à « la forme » (technique à l'ancienne) par un maître papetier.
Catalogue de la 11e biennale : 20€ (en vente aussi www. biennales-reliure.org)
Jean de la Fontaine à l'honneur
En 2011, Jean de la Fontaine est à l'honneur avec ses fables pour fêter le vingtième anniversaire de la Biennale. Le musée Jean de la Fontaine à Château Thierry présente les Fables de la Fontaine et la vie et les oeuvres de La Fontaine.
Présentation de l'ouvrage
Depuis trois siècles, tout a été dit sur Jean de La Fontaine, l'auteur que nous avons choisi d'honorer cette année. Dire que Les Fables de La Fontaine est un texte universel est un faible mot. Les premiers mots de français ânonnés par les enfants du monde entier parlent de cigale, de fourmi, de renard ou de corbeau.
L'édition définitive des Fables date de 1705. Elle a fixé le nombre des livres et leur composition, numéroté les fables et choisi une présentation typographique. C'est sur ce travail que nous avons établi cette édition. Pour respecter les caractéristiques de nos précédentes productions (format, nombre de pages et de cahiers), nous avons dû supprimer certains textes (une trentaine) qui n'étaient pas vraiment des fables (ex : La Vie d'Esope) et surtout, dans le livre XII, des textes trop longs pour être appréciés de nos jours (les Filles de Minée, 516 vers !).
Contrairement au texte, stable depuis 3 siècles, les illustrations des nombreuses éditions ont été très différentes. Depuis l'édition originale de 1668 illustrée par Chauveau, ami d'enfance de l'auteur, de nombreux artistes s'y sont essayés, interprétant le monde animal de La Fontaine selon leur sensibilité (Oudry, Doré, Moreau, Rabier, Chagall).
Pour renouveler, sans le trahir, le monde des animaux de notre enfance, nous avons confié à Claire Hénault le soin de l'interpréter à sa façon, avec humour et tendresse avec 12 dessins originaux sur chaque page-titre des douze livres, dans le style charmant que nous avions déjà découvert en 2007 avec les Contes de ma mère l'Oye de Charles Perrault.
Nous avons choisi pour frontispice le portrait de l'auteur par Hyacinthe Rigaud peint en 1690.
Vie et Oeuvres de La Fontaine
Jean de La Fontaine nait en 1621 dans une famille bourgeoise de Château-Thierry. Après ses années de collège et des études de théologie à Paris, il reprend la charge de son père, maître des Eaux et Forêts et ses loisirs nombreux lui permettent alors d'approfondir sa culture des Anciens (Esope, Térence, Homère, Platon) et des Modernes (Marot, Rabelais, Malherbe). Il se marie en 1647 à une femme riche de la région, mais il préfère vivre à Paris, et pour cela il doit se trouver un protecteur pour lui assurer le gîte et le couvert et qu'il paiera en «ballades et en madrigaux» selon les coutumes de l'époque. En 1658, il est présenté au surintendant Fouquet , à la disgrâce de celui-ci, il restera son dernier fidèle et pleurera avec Les Nymphes de Vaux. Le Roi lui en gardera rancune et jusqu'en 1684, bloquera son entrée à l'Académie française. Après une courte disgrâce, il décroche une charge chez Madame, belle-sœ,ur du Roi , pour complaire aux jeunes dames de la Cour il publie Les Contes, imités de Boccace , l'édition est saisie, son auteur poursuivi pour immoralité, et c'est Madame de Montespan qui lui évitera la prison.
En 1668, il publie le premier recueil des Fables, dédié à Monseigneur le Dauphin. Le succès est immédiat et énorme. Les éditions se succèdent rapidement. En 1669, il s'essaie au roman avec Les amours de Psyché et Cupidon. Ce n'est ni un conte, ni une fable, le succès n'est pas au rendez-vous.
En 1672, Madame meurt, ce qui a pour conséquence de remettre notre poète en situation pécuniaire instable, en dépit de l'énorme succès des Fables, car en ces temps-là, seul l'éditeur profitait financièrement du succès de l'œ,uvre ! (Beaumarchais et sa Société des Gens de Lettres n'interviendront que cent ans plus tard).
Après la mort de Madame, La Fontaine renoue avec Madame de La Sablière (dont le mari était un ami de jeunesse). C'est la période faste de son existence , il s'épanouit au milieu d'un salon littéraire très bien fréquenté. Il retrouve des amis de longue date (Racine, Boileau) en rencontre de nouveaux (Perrault, Le Bernin, Madame de Sévigné). En 1687, il participe à la Querelle des Anciens et des Modernes, dans le camp des Anciens, cela est évident. En1678, paraît le deuxième recueil des Fables, livres VII à XI. Le ton est différent , il choisit des thèmes plus personnels (l'amitié, la fidélité) , il fait faire à l'animal le procès de la méchanceté de l'homme. Le succès de ce livre est éclatant , cela ne rapporte toujours rien à l'auteur, si bien que lorsque Madame de La Sablière meurt, désemparé et lui-même malade, il se réfugie chez Hervart son ami de toujours. En 1694, il publie le Livre XII des Fables, le dernier, qu'il dédit au duc de Bourgogne, élève de Fénelon. A la fin de sa vie, La Fontaine se replie sur lui-même et exalte les charmes d'une retraite consacrée à la méditation. En 1693, il désavoue publiquement ses Contes, revient à la religion et meurt à Paris chez son ami Hervart en 1695.
- Du mercredi 14 au dimanche 18 septembre 2011
- A Saint-Rémy-lès-Chevreuse -78470 - Espace Jean Racine
- 01 30 52 77 55 - courriel : biennales@aol.com/
www. biennales-reliure.org
- Horaires : tous les jours de 9h à 18h (nocturne le mercredi jusqu'à 21h).
- Entrée : 5 € , gratuit pour les moins de 18 ans
- Accès : Pour venir de Paris en 35 minutes :
- En voiture : A la Porte de Saint Cloud, suivre direction Bordeaux. Au pont de Sèvres, emprunter la N118, sortir à Saclay. Prendre la N306 vers Gif et Rambouillet jusqu'à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. L'espace Jean Racine est à 100m de la gare.
- En RER :-ligne B : Terminus Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
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