Berthe Morisot au Musée Marmottan : une rétrospective jusqu’au 1er juillet 2012

Le musée Marmottan présente jusqu'au 1er juillet 2012 une rétrospective de l'œ,uvre de la peintre impressionniste Berthe Morisot : événement rare puisque la précédente datait de... 1941.

2012 serait-elle l'année de la femme peintre à Paris ? Après Artémisia, mise en lumière au musée Maillol jusqu'au 14 juillet, c'est au tour de Berthe Morisot d'être à l'honneur à travers une retrospective au musée Marmottan.

Cent cinquante peintures, pastels, aquarelles, sanguines et fusains, provenant de musées et de collections particulières du monde entier, permettent de retracer le parcours de cette illustre peintre depuis ses débuts vers 1860 jusqu'à sa mort prématurée à l'âge de 54 ans, des suites d'une pneumonie en 1895.

« Elle aurait pu avoir encore vingt-cinq ans de carrière, comme Renoir, son contemporain, et connaître comme lui une gloire immense et tardive', souligne Marianne Mathieu, la commissaire de l'exposition. 'Au XXe siècle, les historiens de l'art ont eu un intérêt relatif pour la peinture féminine. Depuis quelques années, on réévalue l'oeuvre des femmes artistes', ajoute-t-elle.

Berthe Morisot, Autoportrait, 1885 – Musée Marmottan Monet, Paris


Un exceptionnel ensemble d'autoportraits et de portraits de Berthe Morisot par Manet ouvre l'exposition dédiée à celle qui fut la belle sœ,ur du peintre, puisqu'elle épousa son frère Eugène, et fut l'intime de Degas, Renoir, Monet et Mallarmé.

Elle devint rapidement une des principales figures du groupe des impressionnistes, se démarquant dès la première exposition en 1874, par sa thématique féminine et son style délicat, fait de blancs, d'argents, de roses, verts, bleus pâles, tout en transparence. Elle y expose 'La Lecture', qui représente sa soeur Edma, son premier modèle.

Berthe Morisot, La Lecture ou L’Ombrelle verte, v.1873




Sa fille unique Julie, qui naît en 1878, devînt naturellement son modèle de prédilection. Une quinzaine de peintures, exécutées entre 1882 et 1888, sont regroupées au cœ,ur de l'exposition.

Berthe Morisot, Julie rêveuse, 1894


Dans la dernière partie de l'exposition, une section est dédiée aux paysages, un thème que Berthe Morisot aborde tout au long de sa vie, l'autre section rassemblant notamment les trois versions du Cerisier et les dernières portraits de Julie.
Toutes ces toiles permettent de comprendre pourquoi Berthe Morisot est considérée comme l'une des impressionnistes les plus inventives et les moins dogmatiques, la seule à avoir su faire le lien entre le dessin de Renoir et la dissolution des formes de Monet, soulignent les organisateurs.

Berthe Morisot, Le Cerisier, 1891 – Musée Marmottan Monet, Paris


'Qu'il y ait eu, dès le départ, dans le groupe impressionniste, une femme, prend figure aujourd'hui de symbole et révèle qu'il s'opérait chez ces peintres une révolution qui n'était pas seulement picturale mais le signe précurseur d'une évolution autrement étendue», souligne Jean-Dominique Rey dans son ouvrage, «Berthe Morisot, la belle peintre».

Figure d'exception, Berthe Morisot a su concilier une vie d'artiste d'avant-garde, d'épouse et de mère de famille à une époque où les femmes n'étaient pas encore admises à l'École des beaux-Arts.

Par Michèle Folian
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