Aubusson : sur les traces de la tapisserie de la dame à la licorne

Epopée et exposition autour de la dame à la licorne à Aubusson

De la fameuse et ancienne tapisserie de la dame à la licorne à sa réinterprétation par un artiste contemporain : épopée autour de la belle et de l'animal fantasmagorique, à Aubusson, dans la Creuse.

C'est dans le château de Boussac qu'a été découverte par George Sand, en séjour sur place pour y écrire son premier roman champêtre, les fameuses tapisseries de la dame à la licorne. Celles-ci auraient été exécutées entre 1484 et 1500 dans les Flandres et elles auraient « atterri » à Boussac via différents héritages. Après être restées deux siècles dans le château, elles sont vendues à Cluny pour 22 500 francs pour refaire le pavage d'une place de la commune !

Il faut dire que la Creuse et en particulier ses communes d'Aubusson et de Felletin sont le berceau de la tapisserie. C'est là un métier de tradition qui remonte à cinq siècles avec une technique dite de basse lisse, c'est-à-dire tissée à l'envers, à l'opposé des Gobelins qui tissaient droit sur de hautes lisses. Ce savoir-faire artisanal, ce tissage pluriséculaire a ainsi été labellisé en septembre 2009 « patrimoine culturel immatériel de l'humanité » par l'Unesco. Cette reconnaissance par l'organisme mondial a poussé les collectivités, les privés et les amoureux de l'art tapissier à reprendre en main le destin de la tapisserie d'Aubusson et à en assurer le renouveau. Perpétuer cet art qui contribue au rayonnement de la France à l'étranger, le rendre vivant pour les générations futures, former des lissiers , tel est le but de la cité internationale de la tapisserie et de l'art tissé d'Aubusson. A ce titre un appel pour des projets avait été lancé et le gagnant de ce concours a été Nicolas Buffe, un artiste vivant au Japon. Son œ,uvre « La peau de Licorne » mêle en deux couleurs majeures, le noir et le blanc, les deux arts propres à la région, la tapisserie et la porcelaine, puisque le corps de la licorne est en tapisserie alors que la tête, les sabots et la queue sont en porcelaine. En 2012, on pourra voir une autre création de cet artiste, car la conception des costumes de l'opéra Orlando Paladino d'Haydn au Châtelet lui a été confiée.



Au delà de la visite de la cité de la tapisserie où l'œ,uvre « peau de licorne » sera exposé jusqu'à la fin décembre 2011, une visite de la petite d'Aubusson s'impose pour y découvrir des ateliers de création modernes (Bang-Bang Factory où travaillent des créateurs qui détournent la tapisserie à des fins usuels type tabourets, lampe baladeuse, bijoux , l'atelier A2 qui réalise des tapisseries sur commande , l'atelier de restauration de cartons de tapisserie).
Dans tous ces ateliers, sur le tabouret, les ouvrières tissent patiemment, restaurent à raison d'un mètre 2 tous les deux mois. Si la tapisserie d'Aubusson a réussi à traverses les siècles, si le savoir-faire a pu se perpétuer jusqu'à nos jours , c'est qu'assurément ici, entre les bois du métier et les fils de laine mérinos on est totalement hors du temps !



Cité internationale de la tapisserie et de l'art tissé, tél : 05 55 66 66 66 , exposition jusqu'au 31/12/2011.

Bang-Bang Factory place Jean Lurçat

www.ateliera2.fr

Achat, vente, restauration de cartons de tapisserie c/o Chantal Chirac, tél : 05 55 66 14 89

www.tourisme-creuse.com

Par Marie Laure de Vienne
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