Après quatre ans de travaux, Le Louvre vient de dévoiler l'architecture du tout nouveau pavillon des Arts de l'Islam. Ce chantier majeur de près de 100 millions d'euros devrait accueillir au printemps l'une des plus belles collections d'art islamique du monde et ouvrir ses portes au public à la fin de l'été.
Comme un tapis volant de verre qui se serait posé sur la cour Visconti du Louvre, le toit de l'avant-gardiste bâtiment qui accueillera cette année l'une des plus belles collections d'art islamique du monde est déjà à lui seul une invitation au voyage. Restaurée pour l'occasion, la cour Visconti accueillera une collection unique, riche de plus de 18.000 pièces (architecture, tapis, arts du livre, métal, ivoire, objets de verre émaillé...), répartie sur 2800 m2 en deux niveaux. Le coût global de l'opération -construction, restauration des façades, chantier des collections, aménagements muséographiques- a fait l'objet d'un montage financier exceptionnel : l'Etat a apporté 31 millions d'euros, le Louvre 1,5 million, des particuliers et des entreprises 30 millions et divers Etats ont contribué à hauteur des 26 millions restants d'euros, parmi lesquels le Maroc, le Koweit, le sultan d'Oman et la République d'Azerbaïdjan.
Cette verrière en résille de verre et de métal sertie au sein de la majestueuse cour classée du XVIIème siècle est l'œ,uvre du célèbre designer milanais Mario Bellini et de l'architecte marseillais Rudy Ricciotti.
Plus de 18.000 pièces exposées
Ce trésor provient en partie du musée - 15 000 pièces - mais aussi de l'important dépôt de 3400 œ,uvres des Arts décoratifs dont beaucoup d'objets n'ont jamais été exposés et ont été restaurés pour l'occasion.
«Il s'agit de présenter la face lumineuse de cette civilisation qui engloba en son sein une humanité infiniment variée et riche», a expliqué le président du musée Henri Loyrette en dévoilant le chantier à la presse début janvier.
Initié en 2002 par Jacques Chirac qui souhaitait ainsi « conforter la vocation universelle » du Louvre, ce projet est en parfaite symbiose avec la pyramide de la cour Carrée, créée vingt ans plus tôt par le célèbre architecte sino-américain Pei.
Face aux esprits chagrins qui pourraient s'étonner de la place donnée à la culture islamique au cœ,ur du patrimoine architectural français, le Louvre assume et entend présenter ainsi la face lumineuse d'une riche civilisation imprégnée d'influences diverses (andalouse, mamelouke, ottomane...)
'On enseigne l'arabe en France depuis François 1er et les objets d'art musulmans sont présents au Louvre depuis sa création, en 1793', a fait valoir Sophie Makariou, conservatrice en chef du département des Arts de l'islam.
'Le mot Islam il faut l'assumer, il faut lui redonner sa grandeur, il ne faut pas le laisser aux jihadistes', a-t-elle ajouté, rappelant qu'il désigne une civilisation, et non une religion.
Opération 'tous mécènes' pour compléter la collection
Mais il manque encore 10 millions d'euros pour boucler le budget, a indiqué Henri Loyrette, qui s'est toutefois déclaré confiant. Il est vrai que des rumeurs insistantes font état de discussions avec l'Emir du Qatar, qui a récemment prouvé son attachement pour Paris en rachetant... le PSG, club de football parisien.
M. Loyrette a en outre annoncé la réédition sur internet de l'opération «Tous mécènes» qui avait permis au Louvre d'acquérir l'an dernier Les Trois Grâces de Cranach. Il s'agit cette fois de financer deux trésors égyptiens : un monumental porche mamelouk du XVe siècle et un moucharabieh du XVIIIe.
Tout particulier qui répondra à l'appel par un don de 500 euros ou plus sera invité à une soirée privée exceptionnelle dans le pavillon des Arts de l'Islam.
Renseignements sur : http://www.tousmecenes.com/TresorsDuCaire/#/home
Par
Ajouter un commentaire