Du 27 mars au 21 avril
Loren, le plus andalou des peintres français, expose à la chapelle Sainte-Anne de Arles les 100 traces de la Goyesque de septembre 2012.
Laurent Pelloutier, dit Loren, peintre français, a un drôle de parcours. Parisien d'origine, il caresse l'espoir à son adolescence de devenir matador de toros. Après des études littéraires, spécialisées en art plastique, il prend son baluchon et part s'inscrire à l'école taurine de Madrid. Après une blessure, il réalise assez vite qu'il ne fera pas carrière.
Mais grâce à son autre passion, véritable don, le dessin, il décide de joindre l'utile à l'agréable, il vivra en Andalousie et dessinera des toros. Depuis maintenant trente ans, il dessine à l'encre de chine d'un trait ferme et épuré toros et toreros. Mais sa créativité le pousse à explorer des territoires inconnus. Il invente la toreographie où la muleta remplace le pinceau , il peint, avec ce procédé, des burladeros, ces morceaux de planche qui permettent aux hommes de se réfugier dans l'arène, ou des toiles classiques.
-Il s'est enfermé, dans les arènes de Vic-Fesenzac, petite bourgade du Gers, pour une performance inédite, une nuit de Saint-Silvestre. Le toro et lui dans un espace clos, seule une vitre les séparant. Loren a noirci des cahiers des croquis de l'animal pris sur le vif. Loren est en ébullition en permanence. Tout devient idée de création.
-Ce foisonnement a abouti à un projet insensé : décorer les arènes d'Arles en une installation éphémère et magique pour la corrida goyesque de la féria des Prémices du Riz en septembre. Cette corrida, hommage et référence à Goya, les hommes sont habillés tels que Goya les a peints, se déroule dans des arènes décorées depuis 2005. Christian Lacroix le premier avait donné libre cours à son imagination, conviant Picasso et Callas à une corrida pour l'éternité.
Septembre 2012, Loren remet le toro au centre du débat. La talanquère, comme on dit en Provence, est recouverte des empreintes et des vestiges de passe de cape ou de muleta, toreographie grandeur nature, dans une explosion de couleurs. Le sable, ordinairement gris très clair, presque blanc, est rose fushia, comme une cape de torero. Les deux traditionnels traits blancs à la craie qui délimitent les terrains sont maintenant deux traits de poussière d'or, clin d'œ,il au costume de lumière. Le soleil est de la partie, mais l'enchantement cesse avec le paseo. Les hommes et les chevaux foulent ce sable qui redevient prosaïquement gris. Seules restent les planches.
-Mais ce travail n'est pas perdu à tout jamais, tout ce qui était récupérable a été récupéré et la chapelle Saint-Anne ouvre ses portes pour la féria d'Arles aux burladeros de Loren. Le nom de l'exposition : «100 Traces». On peut parier que la scénographie de l'exposition reprendra au plus près l'installation de ce samedi de septembre 2012 qui a fait date dans l'histoire de la corrida goyesque arlésienne.
L'écho de ce triomphe est parvenu jusqu'au sud de l'Espagne. En effet, à Malaga, ville natale de Pablo Picasso, se déroule le samedi de Pâques une Corrida picassienne en hommage au génie andalou. Les toreros doivent avoir des costumes inspirés des toiles du maître et un artiste décore les arènes.
-Quel plus grand honneur peut-il y avoir pour un peintre français que de décorer un lieu hautement symbolique en l'honneur du Maestro des maestros ! Loren, tout en restant fidèle à ses passions, entre de plain pied dans la cour des grands.
Chapelle Saint-Anne
-Place de la République - Arles
Du 27 mars au 21 avril - Entrée libre
-Place de la République - Arles
Du 27 mars au 21 avril - Entrée libre
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